LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

le Préambule d’athanase dabbās à la version arabe du Divan... 107
envisageait une circulation étendue de son oeuvre, pas seulement dans
les cercles orthodoxes, ou les copies manuscrites auraient peut-être suffi,
mais aussi chez ceux qui affichaient des sympathies uniates, ou même chez
les musulmans. 20 Ce genre de circulation aurait été garanti seulement par
une version imprimée, tenant compte du coût des copies manuscrites et
des difficultés de se les procurer qu’auraient eues la majorité des lecteurs
auxquels Athanase dabbās se referait 21 . telles furent les raisons pour
lesquelles il avait tant oeuvré pour établir une typographie arabe en Syrie.
Je pense que le projet d’un volume imprimé fut une des raisons pour
lesquelles Athanase dabbās conçut le Préambule de manière à n’irriter
ni les gouvernants ottomans et la censure officielle, ni les sensibilités des
chrétiens syriens, en proie aux pressions des missionnaires latins.
le simple fait que le Patriarche Athanase demanda à l’érudit Ğibrā’īl
Farḥāt, qui résidait au liban, de revoir sa traduction est un autre indice
qu’il projetait une ample circulation du Divan arabe. Farḥāt était un expert
en langue arabe classique, en poésie et métrique, il avait été l’élève d’un
šayh musulman 22 et il connaissait le grec et le syriaque. Après avoir traduit
en arabe les Évangiles, il composa la première grammaire de l’arabe
citant comme exemples des textes du livre Sacré, d’après le modèle des
grammaires des arabes musulmans, qui reposaient sur la langue coranique. 23
un autre fait curieux nous apparaît lorsqu’on examine la fin du livre de
Cantemir : en version originale, les dernières pages exposent deux indices
intitulés Scară (« liste ») qui renferment les références, page par page,
à chaque chapitre des livres I et II, et du livre III, respectivement. Ces
indices n’existent plus dans la version arabe quoique, comme on l’a dit, le
patriarche Athanase prenait toujours soin de guider ses lecteurs dans leur
effort. Serait-ce parce que l’éditeur attendait la mise en page pour pouvoir
renvoyer aux numéros des pages imprimées, en suivant le modèle du Divan ?
sfîrşitul secolului XX (« Memoriile secţiei de Ştiinţe istorice a Academiei r.s.r. », s.
iV, t. X (1985), Bucureşti, 1988), p. 133-134, les preuves de la solidarité manifestée
par Constantin Brâncoveanu envers Dimitrie et Antioh Cantemir sous la forme d’aides
financières, emprunts et payement des frais de leur résidence à Constantinople.
20 Voir I. FeoDoroV, The Arabic Version of Dimitrie Cantemir’s Divan : A
Supplement to the Editor’s Note, dans « revue des études sud-est européennes », Bucarest,
xlVI, 2008, no. 1-4, p. 199-200, 210.
21 V. la situation financière difficile des chrétiens syriens décrite par Athanase
dabbās dans l’Avant-propos au Missel grec-arabe de Snagov, 1701, p. 5-6.
22 r.M. hADDAD, op. cit., p. 52.
23 G. FArḤāT, Kitāb bi-baḥṯ al-maṭālib fī-‘ilm al-‘arabiyya, Malte, 1836. See
FéGhAlI, op. cit., p. 117-118, 128 ; J. nASrAllAh, Histoire du mouvement littéraire
dans l’église melchite du V ème au XX ème siècle, vol. IV, t. I, louvain – paris, 1979, p. 137,
139-140, 144.