LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

Les Séleucides et les Balkans... 353
aux thraces qui s’opposaient à lui que le roi Antiochos savait récompenser
ceux qui combattaient pour lui, le Séleucide put élargir son armée (et il
faut noter, en passant, que l’armée séleucide qui opérait en ce moment ne
devait pas être trop nombreuse, et qu’elle comprenait beaucoup de soldats
recrutés sur le champ). C’est ainsi que les possessions séleucides en thrace
purent se maintenir pour la moitié d’un siècle, et il faudrait voir ici la cause
de la frappe presque régulière (quoique peu soutenue – pour un laps de
temps de 50 ans) des tétradrachmes d’argent par l’atelier de lysimachia 6 .
la sociologie de ces relations était basée sur un rapport très simple: le
roi offrait son or et son argent, les thraces offraient leurs bras et leurs
talents guerriers. etait-ce du mercenariat au sens propre du terme ? – il
nous est impossible de trancher. pour certains savants, il s’agit d’un appui
militaire entraîné par le jeu des alliances, sans doute consolidées par des
donations et des cadeaux 7 . De toute façon, le texte de polyen nous fait voir
que l’essentiel était le métal précieux, et donc, s’il s’agissait d’une alliance,
alors c’était une alliance bien rémunérée. C’est l’or que les défenseurs de
Kypséla ont vu en premier lieu, et pas le traité d’alliance 8 .
les grandes campagnes des Séleucides de la fin du III e et du début du
II nd s. av. J.C. sont mieux connues, grâce aux récits de polybe, qui nous
leiden 2004, pp. 107-110., 187-189. Avant même que la bataille d’Ipsos (301 av. J.C.)
fut perdue par Antigone le Borgne, une bonne partie de sa phalange, dépourvue de l’appui
de la cavalerie, fut encerclée et passa dans les rangs de l’armée de Séleucos I er (plut., V.
Dem.. 29, 5-6 ; BIlloWS r.A., Antigonos the One-Eyed and the Creation of a Hellenistic
Kingdom, Berkeley, 1997, pp. 184 sq.).
6 en nous guidant selon le catalogue le plus récent, celui de houGhton A. &
lorBer C., Seleucid Coins. A Comprehensive Catalogue, new york & lancaster, part I,
Vol. 1-2 : “Seleucus I through Antiochus III”, 2002, vol. I, pp. 173 sq., 304 sq., 367: 3 types
monétaires attribués à Antiochos II (avec 14 variations, signalées par des combinaisons
des marques de contrôle), 3 autres à Antiochos hiérax et encore 1 à Antiochos III. pour
ce qui est des monnaies bronzes, voir yourouKoVA J., « la présence des monnaies de
bronze des premiers séleucides en thrace. leur importance historique », dans SCheerS
S. (éd.), Studia Paulo Naster Oblata. I. Numismatica Antiqua, louvain, 1982, pp. 115-127
et pl. xVII.
7 Ainsi, lAuney M., Recherches sur les armées hellénistiques, paris, t. I, 1949,
p. 373: « les thraces qui aidèrent Antiochos II au siège de Kypséla, mais qui, sous la
conduite de roitelets indigènes, étaient des alliés beaucoup plutôt que des mercenaires ».
8 Pace Jordanka yourokova, qui explique la stratagème de polyen dans ces termes:
« les habitants de Cypsela se sont rendus de bons gré aux troupes d’Antiochos ayant
remarqué dans leurs formations des thraces », yourouKoVA J., « la présence des
monnaies de bronze des premiers séleucides en thrace. leur importance historique »,
dans SCheerS S. (éd.), Studia Paulo Naster Oblata. I. Numismatica Antiqua, louvain,
1982, p. 121.