LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

94 andrei eŞanu et Valentina eŞanu
3. en essayant une approche différente, celle du problème de la
succession au trône de la russie qui devait revenir au fruit de la relation
entre pierre et Maria, il faudrait dès le début dire que, en accord avec les
dispositions et les décrets donnés par pierre le Grand lui-même, le trône
de la russie ne pouvait revenir qu’aux héritiers mâles. étant donné que les
tsarévitchs Alexeï et pierre étaient morts depuis 1718 et 171926 , l’empereur
a dû réviser le principe de la succession. le 5 février 1722, il décrète
l’annulation des réglementations antérieures de succession au trône de ses
héritiers mâles, en le remplaçant par un autre : le successeur serait toute
personne que le Tsar jugerait comme suffisamment adroite pour être digne
d’être son hériter au trône de la russie. le 16 février, il décrétera que le
premier né dans la famille romanoff, le tsarévitch Alexeï, sera éliminé des
rangs des successeurs au trône.
A la suite de ces évènements, même si Maria avait accouché d’un
fils, celui-ci n’aurait pas pu le désigner en tant qu’héritier à son gré. Si
pierre Ier espérait en effet d’avoir un fils de Maria qu’il pouvait désigner
son successeur, il n’aurait jamais changé si radicalement la modalité de la
succession au trône impérial.
Il s’impose de remarquer en même temps que la prétendue aventure entre
pierre et Maria a dû commencer vers la même période que le changement
de la modalité de succession au trône et se perpétua durant la campagne
de perse. Ainsi, Dimitrie Cantemir n’aurait eu moyen ni d’espérer ni de
prétendre qu’un éventuel grand-fils serait un jour le successeur légal de
pierre Ier. 4. Il faut aussi préciser que la prétendue relation entre pierre et Maria
ne s’accorde pas avec l’ambiance qui existait à ce moment dans la vie
du couple impérial, ou avec l’attachement que manifestait pierre pour
son épouse, l’impératrice Catherine. Selon un témoignage de 1721, du à
henning-Friedrich von Bassewitz27 , « le tsar s’y plaisait à voir Catherine
partout où il allait. Il n’y avait pas de parade militaire, lancement de navire,
fête ou cérémonie où elle ne soit pas présente » 28 . pierre n’a pas pu se passer
de la présence de Catherine ni même pendant des dangereuses campagnes
militaires, comme ce fut le cas de la campagne de prouth (1711) ou celle
de Caucase (1722). elle avait « tellement de confiance dans son mari,
qu’elle prenait en dérision toutes les aventures amoureuses de celui-ci » 29 .
26 БРИКНЕР, А.Г., История Петра Великого, Мoscou, 2004, с. 360-362.
27 henning Friedrich von Bassewitz (1640–1748), comte, président du Conseil privé
du prince Carl Friedrich de Schlesvig-holstein.
28 Мемуары Геннинга-Фридриха фон Бассевича, ч. 2.
29 Мемуары Геннинга-Фридриха фон Бассевича, ч. 2.