LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

III. Kendebaios
Les Séleucides et les Balkans... 373
« Sous Antiochos VII Sidétès, un stratège séleucide, dans la lutte contre
Simon, porte le nom thrace ( ?) de Kendebaios » 68 .
Cette phrase de Marcel launey pose (ou perpétue) un faux problème,
c’est-à-dire l’origine thrace de Kendebaios. Il est vrai que le radical
kenqo~, centhus, centus, kentio~, centius, kenqi~ etc., soit comme suffixe,
soit comme préfixe, participe à la formation des beaucoup de noms
thraces 69 , et donc il serait extrêmement tentant de rapprocher le nom du
stratège séleucide de l’onomastique thrace. et pourtant, les savants qui ont
commenté les inscriptions de lycie (comme, e.g., Adolph Wilhelm 70 ou
louis robert 71 ) ont rencontré plusieurs occurrences de diverses variantes de
ce nom, telles Kendhvbe~, Kendhbou, Kendhvbh~, qui étaient très proches
de ceux recensés par Sundwall dans son catalogue des noms lyciens :
Kandhba, Kendibh~, Kendhbi~, Kendhbio~, et le toponyme Kanduba 72 .
notre Kendebaios a donc toutes les chances d’être un pisidien ou , mieux
encore, un lycien (ce qui conviendrait très bien pour un stratège royal
séleucide de l’époque d’Antiochos Sidétès, qui coïncide avec le moment de
la main mise des romains sur pergame et les dépendances de ce royaume
dans la région des détroits).
Il aurait été trop beau d’avoir un thrace comme stratège ayant
68 lAuney M., Recherches sur les armées hellénistiques, paris, t. I, 1949, pp. 389,
621; I Mac., 15, 36 sqq.; JoS., Ant. Jud. xIII, 225. Sur Kendebaios, voir : GrAInGer
J.D., A Seleukid Prosopography and Gazetteer, leiden – new york – Köln, 1997, p. 99 ;
SAVAllI-leStrADe I., Les Philoi Royaux dans l’Asie hellénistique, Genève 1998, p.
84, no. 85.
69 DetSCheW D., Die Thrakischen Sprachreste 2 , Vienne 1976, pp. 239 sq.;
sTurTEVANT E.h., „centaurs and Macedonian Kings“, cl. Philol. XXi 1926, pp. 235-
249. 70 WilhElM A., „Griechische inschrift aus Kleinasien”, sB Berlin 1932, p. 858=
Akademieschriften zur griechischen Inschriftenkunde (1895-1951), leipzig, t. II, 1974,
p. 402: „ich kann nicht umhin, mit diesen Namen den des Kendaivbo~ iG Xii 8, 159
zusammenzubringen; c. Fredrich bemerkt ‚Kendaivbion eundem esse atque Kendebaion
Antiochi Sidetae ducem editores suspicantur. At nomina at stirpe Kend derivata in thracia
saepius inveniuntur’“.
71 roBert l. Etudes épigraphiques et philologiques, paris 1938, p. 280 : « Cf. le
nom pisidien et lycien Kendhvba~, Kendhvbh~, Kendhbio~, (Ad. Wilhelm, Sitzungsber.
Ak. Berlin. 1932, 1858, rétablissant Kendh[vb]a~ dans un épitaphe d’Arykanda maltraitée
par B.pace) ». notons en passant l’erreur de la référence de louis robert, qui passe telle
quelle chez Ivana Savalli-lestrade.
72 suNdWAll j., „die einheimischen Namen der lykier nebst einem Verzeichnisse
kleinasiatischer namenstämme”, leipzig 1913, pp. 92, 101.