LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

la position du Ministère des Affaires étrangères
de la roumanie sur la « question aroumaine »
à la veille de la Conférence de la paix de paris (1945)
La « question aroumaine »
NicolAE-ŞErBAN TANAŞocA
le syntagme la « question aroumaine » désigne l’ensemble des problèmes
auxquels la diplomatie européenne fut confrontée, aux xIx e –xx e siècles, par
suite de l’action politique et culturelle de l’état roumain visant à sauvegarder,
de concert avec l’empire ottoman, l’identité roumaine des Aroumains,
de plus en plus soumis à la pression assimilatrice des nations balkaniques
au milieu desquelles ils vivaient en minoritaires. la tentative roumaine de
faire les Grands pouvoirs reconnaître aux Aroumains un statut compatible
avec l’esprit du « siècle des nationalités », a provoqué dans les Balkans non
seulement des agissements et tensions politiques, mais aussi une controverse
scientifique particulièrement vive au sujet de leur identité ethnique, liguistique
et culturelle. en effet, c’est justement à cette époque que les intellectuels et
les officiels balkaniques ont commencé à contester, pour des raisons surtout
idéologiques, la communauté d’origine ethnique et de langue des Aroumains
avec les roumains, sinon même leur latinité, jusqu’alors unanimement
acceptée dans les Balkans comme partout dans le monde.
par le truchement des écoles et des églises qu’elle allait fonder
et entretenir en turquie européenne depuis 1870, la roumanie réussit
à inculquer le sentiment de leur nationalité roumaine à bon nombre
d’Aroumains, auxquels, sur les insistances de la diplomatie roumaine et
de son puissant allié, l’empire allemand, le Sultan octroya, en 1905, le
statut de millet (« nation ») à part. l’institutionnalisation de la minorité
nationale roumaine dans l’empire ottoman marque l’apogée de l’action