LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

La musique religieuse dans l’œuvre de Dimitrie cantemir 117
la musique religieuse est mentionnée également comme une
composante du cérémonial de la cour princière. par exemple, Cantemir
décrit les détails concernant le départ du prince à la guerre : celui-ci se
rend alors à l’église pour recevoir la bénédiction de son clergé. A cette
occasion, le cœur religieux chante une pièce pour sa glorification, l’Axion
(« Il est digne »).
Dans un autre passage, Dimitrie Cantemir dresse un tableau détaillé
des rituels des stalles dans les églises du pays. le chant choral religieux
était célébré par les chanteurs moldaves et des chanteurs grecs « qui
interprétaient à tour de rôles, des chants religieux dans les deux langues 14 ».
Cette dernière précision était renforcée par d’autres détails selon lesquels
la chorale officiait la plus importante messe religieuse, celle de la liturgie,
dans les langues grecque et slave 15 .
le même auteur nous laisse des mentions précieuses relatives aux
cérémonies extra liturgiques – Utrenia 16 (la prière du matin), Vecernia (la
prière du soir), « quand on chante la vie des saints ou les psaumes de
David 17 », on a en vue la déclamation de la musique psalmodiate des hymnes
religieux basés sur les textes du Vieux testament, qui se déroulaient dans
la consonance de la monodie vocale des psautiers.
Cantemir évoque également la musique instrumentale, utilisée dans
la pratique funéraire religieuse lors du décès du prince. on cite dans La
description de la Moldavie la musique militaire, les tambours, qui « avec
leurs bruits sourds, produisent des lamentations », et d’autres 18 .
Ces quelques témoignages démontrent la bonne connaissance de
Dimitrie Cantemir de la musique orthodoxe, musulmane et aussi byzantine.
14 Dimitrie CAnteMIr, Istoria Imperiului Ottoman, p. 140.
15 Ibidem, p. 140.
16 Ibidem, p. 231.
17 Ibidem, p. 140-141.
18 Ibidem, p. 147-148.