LE SYMPOSIUM INTERNATIONAL LE LIVRE. LA ROUMANIE. L ...

le Bas Danube – frontière réelle ou symbolique ?
CornelIuS r. zACh
ligne réelle ou imaginaire séparant ou unissant des groupes humains,
la notion de frontière trahit son ambiguïté dès le premier essai de la traduire.
Car dans les langues romaines le sens étymologique implique un face-àface,
front (avec ses connotations belliqueuses, affrontement), mais en
allemand « Grenze » renvoie simplement à une séparation ou un ostracisme
d’un autre (ausgrenzen). « Frontière » est extraverti et active, « Grenze »
défensif et retranché sur soi-même.
toujours est-il que les frontières sont des inventions humaines, soientelles
naturelles, politiques ou culturelles. elles sont une forme d’ordre
et de définition de soi-même, mais aussi d’agression. elles changent,
disparaissent pour faire place aux nouvelles, la globalisation leur est fatale.
elles font partie d’un système tendancieusement immuable, mais changeant
comme tout élément politique. Des frontières inadéquates peuvent avoir de
répercussions graves même dans un avenir lointain, comme celles tracées
à Versailles sur le Balkan soixante-dix ans plus tard vers l’an deux mille.
une frontière n’a pas d’autre valeur que la volonté politique de la défendre.
encore tard au 19 e siècle les frontières entre les états germaniques de
l’ancien Saint-empire n’étaient pas tracées partout exactement. les points
de douane ou les routes passant d’un état à l’autre marquaient les frontières,
les lignes unissant ces points étaient moins certes. les frontières naturelles
avaient l’avantage de la stabilité. le rhin ou les pyrénées étaient stables,
le limes romain comme la grande muraille chinoise deviendront après
des siècles inutiles. le changement de frontières dans le passé n’a pas
été toujours le résultat des actions politiques conscientes. la frontière de
l’empire germanique dans le Sud de la France a été pendant des siècles le
rhone (lyon était territoire impérial), mais la prise des provinces tombées
en quenouille de la rive gauche de ce fleuve par la couronne française n’a