Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

1536 MARTL4,iXUS LUCANIUS[j. CALVIN]A F. DANIEL,AORLÉANS. 89
berumque anicnique esse jussit Senatus, proponere qaod ad reli-
gionis suas defensionem 15 pertinere videretnr. Hanc optimam esse
rationem pntarunt, quà eorum inscitiam publicè tradacerent qui
ver» religioni adversari conarentor 16, atque ita triomphatam ex
hac nova ditione n, qaam é manibus Ducis Sabaudiœ receperunt,
ablegarent. Jam ex multis locis idola et altaria labefactari cœpe-
runtx\ ac brevi futurum spero, ut quod adhac superest repargetur
19. Faxit Dominas ut ex omnium cordibus idololatria corruat
18 Dans les deux antres copies contemporaines on lit dissensionem, qui
altère le sens. Le manifeste du 16 juillet s'exprime ainsi au sujet de la
liberté de discussion « Nous voulons que tant une partie que autre soit
ouïe, et ameine sa raison prinse de l'Escripture sans aucun empeschement
ne fascherie, et que ce que une partie objecte contre l'autre
soit libre et franc à tous, et non-seulement à ceux de nos terres, mais à
tous allans et venans de quelque pays qu'ils soient. »
A en juger par les procès-verbaux très-détaillés de la Dispute, cette
promesse fut tenue. Nous n'avons rencontré aucun fait qui confirme l'accusation
suivante de Fierrefleur, op. cit. p. 165, 166 « Les dittcs dis-
putes se tindrent au jour assigné, mais il n'y eust pas grands opposons
Quand l'on cognoissoit qu'ils vouloyent trop presser et s'advancer en
disputes, incontinent on les faisoit taire. »
18 Trois cent trente-sept prêtres, curés et vicaires du pays romand
avaient été convoqués à la Dispute de Lausanne il ne s'en présenta que
cent soixante et quatorze environ. Les quatre suivants furent les seuls
qui prirent part à la discussion Jean Mimard, régent de l'école de
Vevey, natif de Bavois, près de La Sarraz, Jacques Drogy, vicaire de
Morges, le Révérend Jean Micîtod, doyen de Vevey, et Jean Beriïly, vicaire
de Prévessin, au pays de Gex (Yoy. le N° 562, n. 18. Rachat,
IY, 213, 216, 221, 229-244, 249-258, 271-288, 320-331. Le Chroniqueur
de L. Yulliemin, p. 322, 325, 327, 328, 332, 334). Deux prêtres
qui s'étaient offerts de disputer ne parurent point (Le Chroniqueur, p. 326,
334). Sur quarante maisons religieuses (dont 13 abbayes et couvents, 25
prieurés et 2 chapitres de chanoines), il n'y en eut que dix qui envoyèrent
des représentants. Seul d'entre eux le Dominicain D. de Monbouson
(Ruchat, IV, 194-202) prit la parole pour défendre la cause catholique.
(Voyez le Rôle des Chanoines et gens d'Église du Pays de Vaud, Gex
et Chablais qui ont compara au Synode de Lausanne l'an 1536. Arch. du
canton de Vaud. Ce document important nous a été signalé par M. Ernest
Chavannes.- Mémorial de Fribourg, année 1859, p. 366, 367.)
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C'est-à-dire, le Pays de Vaud, la terre de Gex, une faible partie du
Faucigny, et le Chablais. Ces provinces avaient été conquises par les Bernois
en janvier et février 1536.
"•" La Dispute de religion avait été close le dimanche soir 8 octobre.
Le surlendemain, MM. du Chapitre se plaignaient déjà de ce que « non-