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Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

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386 LOUIS DU TILLET A CH. ft'ESPEVILLE [j. CALVEHJ, A GENÈVE. 1538<br />

en la conversation qu'avons eu ensemble, oultre ce que aussi<br />

vous ne m'y avez point offensé.Et n'a esté besoing que par pru<strong>de</strong>nce<br />

je vous aie, mais bien vous moy, supporté en cet endroit.<br />

Pourquoy, vous faictes beaucoup mieulx <strong>de</strong> vous confier que telle<br />

cause ne m'a point aliéné ni estrangé <strong>de</strong> vous, comme aussi vous<br />

en pouvez estre tout certain, et que mesmesje ne suis pas aliéné<br />

ni estrangé <strong>de</strong> vouspour m'estre retiré par <strong>de</strong>çà,en tant qu'en,' Dieu<br />

je pourré néantmoinsgar<strong>de</strong>r union et amitié avecvous, ce que <strong>de</strong><br />

tout mon cœur je <strong><strong>de</strong>s</strong>ire estre perpétuellement, et espère que<br />

Dieu le nous donnera estre, encores que, pour un temps, nous<br />

aions en quelques choses jugement divers l'un <strong>de</strong> l'autre, et que<br />

pour cela (possible)luy donne quelque occasiond'aliénation et estrangement.<br />

Je cui<strong>de</strong> que, par l'affaire auquel vous m'estimiez confirmé et<br />

résolu, et par le propos duquel pour telle confirmation et résolution<br />

vous estimiez n'estre nullement possible me <strong><strong>de</strong>s</strong>mouvoir (laquelle<br />

estime, vous dictes, vous avoir causé admiration du faict <strong>de</strong><br />

mon retour), vous enten<strong>de</strong>z l'affaire <strong>de</strong> la Parolle <strong>de</strong> Dieu et<br />

pureté <strong>de</strong> religion, et le propos <strong>de</strong> la suivre et tenir. Et si ainsiest,<br />

vous aviez l'estime <strong>de</strong> moy que je <strong><strong>de</strong>s</strong>ire que vous gardiez encore,<br />

non pas que je me sente l'avoir méritée si gran<strong>de</strong>, peult-estre,<br />

que vous l'aviez conçue, car mon imperfection ne m'est pas du<br />

tout incogneue; si est-ce toutesfois, grâces à Nostre Seigneur, que<br />

mon cœur a vrayment esté résolu <strong>de</strong> plusieurs choses,,queindubitablementil<br />

a cogneuestre <strong>de</strong> la Parole <strong>de</strong> Dieu et pureté <strong>de</strong> religion,<br />

et a esté affectionnéà <strong>les</strong> suivre et tenir, sans quej'aye démontré en<br />

cela constancene fermeté autre queje- n'eusse, et est encores mon<br />

cœur ainsi résolu et affectionnéautant qu'il fut oncques, et espère<br />

<strong>de</strong> Dieu qu'il le sera <strong>de</strong> plus en plus. Mais telle estime que vous<br />

aviez <strong>de</strong> moy ne vous eust causé admiration <strong>de</strong> mon retour, si<br />

l'eussiez prins selon qu'il a esté fait, d'autant que, à la vérité, il<br />

n'a esté faict aucune chose qui contrarie, selon que l'ay peu congnoistre,<br />

à celle estime. Et ceste admiration me monstre, que vous<br />

avez (pour tenir <strong><strong>de</strong>s</strong> choses résolues que je ne puis approuver)<br />

jugement autre <strong>de</strong> mon retour que, en tant que ma conscience<br />

peut juger, il ne mérite, comme jusque quelque jour vous le congnoistrez.<br />

Si ne veulx-jepas pourtant nier que, es circonstances du faict<br />

démon retour, je n'aie bien commis quelque faute, comme en ce<br />

que rien ne vous en ai communiqué ne déclaré, ne aux autres qui<br />

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