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Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

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46 LES CATHOLIQUES DE PENET AU CONSEIL DE FRIBOURG. 1536<br />

le prédican <strong>de</strong> Yverdon 5, le prévoz 6 du dit Yverdon et plusieurs<br />

autres, et l'ont pris et emmener aut dit Yverdon tous abillé <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

habit <strong>de</strong> l'Église, fassen grosses dérision, luy méten <strong><strong>de</strong>s</strong>sus la co-<br />

ronnez une tiante <strong>de</strong> vache en dérision <strong>de</strong> Dieu, et plusieurs au-<br />

tres choses 7; et ein on [L en ont] emporter <strong>les</strong> habit <strong>de</strong> la dicte<br />

ecclise, comme nous ont refteraz [quelques uns] <strong>de</strong> cieux <strong>de</strong> la<br />

dicte perroche en gémissen bien tendrement, nous prien <strong>de</strong> le<br />

man<strong>de</strong>r à votre bégnyne ségnyorie, à cause que sûmes votre<br />

humble subjet 8. Et <strong>de</strong> cella nous vous advertisson, notre trés-ma-<br />

jmiftique Seigneur. Nous avons tousjours grosse peinez «le yeux.<br />

5 L'ex-dominicain Thomas Malingre, fils <strong>de</strong> Jean, seigneur <strong>de</strong> Mornellycr<br />

en Normandie. Nous croyons qu'il doit être i<strong>de</strong>ntifié avec ce Matthieu<br />

Malingre, collaborateur d'OIivétan en 1535 et qui dissimulait sou<br />

vrai nom sous celui <strong>de</strong> Gramelin (Voy. t. m, p. 257, 289, 290. 423, et<br />

J.-J. Hisely. Hist. dn comté <strong>de</strong> Gruyère, H, 394). Malingre avait prêché<br />

à Blois (vers 1534) « en détestant publiquement la messe » (Yoy. i'Épistre<br />

<strong>de</strong> M. Malingre à Clément Marot. Basle, 1546, réimprimée à Harlem,<br />

1868, in-8°, fol. A 5). Sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Jean Lecomte,ministre <strong>de</strong> Grandson,<br />

<strong>les</strong> Bernois prièrent Malingre (25 février 1536) <strong>de</strong> quitter Neuchâtel<br />

et <strong>de</strong> se charger <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions <strong>de</strong> pasteur ù Yverdon. Cette ville venait<br />

d'accepter la capitulation imposée par le' général Nâgtteli, et dont l'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> artic<strong>les</strong> se terminait ainsi « La messe ne sera plus dite à Yverdon<br />

(Voy. Ruchat, IV, 142, 143. Le Chroniqueur <strong>de</strong> L. Vulliemin. p. 245,<br />

253). Le 17 mars, Malingre assista avec Lecomte à la dispute publique<br />

O&<strong>les</strong> commissaires bernois avaient convoqué tous <strong>les</strong> prêtres <strong>de</strong> la ville<br />

et du voisinage. Le clergé catholique ayant refusé le combat, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux<br />

ministres prirent seuls la parole, et, le jour même, <strong>les</strong> images et <strong>les</strong> autels<br />

furent détruits (Voy. l'Hist. <strong>de</strong> la ville d'Yverdon par A. Crottet, 1859,<br />

p. 277. 27&).<br />

6 C'était probablement un officier inférieur <strong>de</strong> la Justice d'Yverdon.<br />

7 On lit <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Mémoires <strong>de</strong> Pierrefleur, p. 152, 153 « Iceluy [prestre<br />

<strong>de</strong> Peney] tout ainsi accoustré fust au dit Yverdon mené par la<br />

rue comme s'il eust esté un homme sauvage et chose monstrueuse.<br />

Estre fait toutes <strong>les</strong> dérisions qu'ils peurent le laissèrent aller. »<br />

Ces actes répréhensib<strong>les</strong> peuvent s'expliquer autant par la violence<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> passions religieuses, que par la déconsidération croissante du clergé<br />

catholique. On avait la preuve toute récente, que <strong>les</strong> Cor<strong>de</strong>liers<strong>de</strong> Grandson,<br />

déjà célèbres par leurs désordres, étaient décidément incorrigib<strong>les</strong>.<br />

Les faits qui <strong>les</strong> couvraient <strong>de</strong> honte ont été attestés (avril 1536)<strong>dans</strong> un<br />

document signé par trois notaires <strong>de</strong> Grandson, et que nous avons eu<br />

sous <strong>les</strong> yeux aux Archives du canton <strong>de</strong> Vaud (Voyez Ruchat, IV, 424,<br />

425, où le document susdit est placé « vers la fin <strong>de</strong> l'an 1536, » mais<br />

par erreur).<br />

8 Beaulmes et Peney, protégés par Fribourg, étaient en réalité sujets<br />

<strong>de</strong> Berne.

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