Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

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CONRAD PELL1CAN A JEAN FR1ESS, A BALE. 1536
omnes partes Europœ et ad nos. Gallica tibi lingua illic frugi tibi
erit 8, et spes ad meliora offertur.
Dum hœc scribo, nunchis è Basilea literas tuas offert de morte
Erasnti Roterodami lugubri'3 cujus tamen animum et alloquia re-
tinemas lu, et vivant audimas docentem feliciùs quàm superstitem
8 De 1533 à 1535, Jean Friess avait fait de grands efforts pour acquérir
la connaissance de la langue française, et c'était en partie dans ce
but, qu'il avait prolongé son séjour à Paris, malgré la persécution religieuse
(Voyez J. Hanhart, op. cit. p. 29, 39, 40). Il s'occupait sans doute
en 1536 de préparer l'édition allemande de l'ouvrage de Mathurin Cordier
intitulé < De corrupti sermonis emendatione, ouvrage renfermant de
nombreux exemples en français. L'édition allemande donnée par Friess
parut à Bâle en 1537.
9 De Fribourg en Brisgau, où il avait séjourné depuis le mois d'avril
1529, Érasme était revenu à Bâle vers le milieu de juillet 1535 (Voy.
Zasü Epp. p. 242). Il y mourut dans la nuit du 11 au 12 juillet 1536,
âgé de plus de soixante et dix ans. L'un de ses amis de Bâle disait, en
parlant de la mort d'Érasme « Sanctissimè hinc emigravit, omni sua spe
in unum Christum Servatorem, cujus nomen ei multùm usque ad supremum
vit» exitnm in ore erat, collocatà (Lettre de Boniface Amerbach
du 4 avril 1537 à André Alciat, professeur à Pavie). Voyez aussi De Burigni.
Vie d'Érasme. Paris, 1757, t. H, p. 414-424. Erasmi Opp. éd.
Le Clerc, t. 1, p. *2.
10 II y a peut-être ici une allusion à la visite que Peïïican avait faite à
Érasme, dans la première moitié de juin 1536, en se rendant à Strasbourg.
Un auteur contemporain s'exprime ainsi sur ce sujet « Cum non multa
antequam [Erosions] moreretur, Conradus Pétticanus, cum quo simultas
quœdam ei intercesserat [Voy. t. m, p. 4151, Basileam profectus, eum
salutasset, humanissimè ab ipso acceptas fuit. Rogavitque Peïlicanwm, ut
si à se fuisset lsesus, sibi ignesceret, et posthac nihil hostile à se expectaret.
Buïïmgeri quoque, cujus lucubrationes aliquot legerat, honorificam
fecit mentionem. » (Voy. la lettre de Pellican du 7 juillet 1536 à Vadian.
Bibl. de St.-Gall. Lud. Lavât eros. Historia de origine et progressu
controversise Sacramentariœ. Tignri, 1563, in-4°, fol. 28.)
Nous devons mentionner, à ce propos, la dernière entrevue d'Érasme
avec Bucer et Capiton. Elle eut lieu à Bâle en février ou en mars 1536,
comme cela résulte des paroles suivantes de Sigismond Gélenius, adressées
à Mélanchthon «. Erasmus adhuc apud nos vivit, devictus valetudine.
Nuper, post Synodwn, salutavit eum, unà cum Capitone, Bucerus.
Confabulatio fuit festiva magis quam seria. Tandem Bucerus injecit mcationem
dissidü istius « Illum unum virum esse cujus diserta sententia,
alterutri libet parti accessisset, eam dubio procul prseponderaturam. »
Hie noster compendio
discors» (Lettre datée
« Ubi vos, inquit, fiteritis concordes, nec ego ero
« Basilic, 28 Martii. » Copie du XVImesiècle. Bibl.
de Ste.-Geneviève. Epistol» Hsereticorum, t. V, p. 196). Florimond de