Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

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LES PASTEURS DE GENEVE AUX PASTEURS DE ZURICH, ETC. 1537
de Strasbourg et de Bdle des lettres adressées au comte GhnUmanc[de Furstembera]
en faveur de tous ceux des Évangéliques de France qui étaient emprisonnés. On
assurait que le Roi lui avait promis de leur rendre à tous la liberté. Cette espérance
est trompée deux martyr» ont péri par le feu. Le messager pourra vous dire la
fermeté extraordinaire dont Us ont fait preuve au milieu du tourments. Beaucoup
d'antres sont dans les fers, exposés 4 perdre la vie, on peut-être à faiblir, si l'on
ne prévient pas les projets sanguinaires de leurs bourreaux.
S'il est vrai, commeon le dit, que vos magistrats aient conclu avec notre roi un
traité par lequel celui-ci s'engage &montrer moins de sévérité envers vos coreligionnaires,
nous ne pouvons pas laisser échapper cette occasion de secourir des
frères dont Christ lui-même nous recommande la cause. Nous comptons sur votre
absolu dévouement. Faites donc en sorte que vos supérieurs adressent au Roi, dans
le plus bref délai, de sérieuses protestations.
Gratia vobis et pax à Deo, patre nostro, et DominoJesa Christo,
fratres amicissimiet nobis nnicé observandi M
Négociant, cujas causa hominem hune data operà mittendum
ad vos censuinras, paucis complectemur. Nemosienim, non incelebri
Linguae,ut nunc vocant, Occitanaeoppido, nova nuper impiorum
sœvitia in miseros fratres qui illic dispersi agunt*, ejrerbuit,
.1
1 Cette salutation n'existe pas dans les Calvini Epistoke et Besponsa.
Bèze, qui en fat l'éditeur, a donné à la présente lettre le titre suivant
« Calvinus ministris Basiliensis Ecclesiœ. » II ignorait, sane doute, qu'elle
avait été également adressée aux ministres de Znrich, de la part des ministres
de Genève.
Noos ne connaissons pas la date précise des premiers symptômes de
la Réformation à Nîmes et dans le Languedoc. Les idées nouvelles purent
y être introduites soit par les marchands qui fréquentaient la fameuse
foire annuelle de Beaucaire, soit par quelques Vaudois fugitifs de la Provence,
soit aussi par d'anciens élèves de Jean de Caturce, professeur à
Toulouse (Voy. Crespin, op. cit. 1582, fol. 99 a). Si nous en croyons
M. G. Charvet (Le château de St.-Privat-du-Gard. Uzès, 1867, p. 18,
19), deux habitants de Remonlins, Honorât Foret et le notaire Loys Colet,
avaient, depuis 1584 environ, formé dans cette petite ville, située à 5
lieues N.-E. de Nîmes, « un noyau d'hérésie qui se développa rapidement.
H est prouvé, par des informations que, vers ce temps-là, déjà
[c.-à-d. vers 1538], le château de St.-Privat [propriété de Jacques Foret,
frère aîné à* Honorât] était devenu l'asile des partisans de la nouvelle
religion. »
Selon M. le pasteur Ariste Viguié, *Nitnes a ce privilège que sa Réformation
sortit à la fois, comme en Allemagne, du couvent des Augustins,
et comme en France, de l'Université savante. » II donne, pour preuve de
sa première assertion, les textes suivants, extraits du Registre du Conseil
de Ntmes c31 mars 1532, feste de Pasques. Pour ce que le beau père,