Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

1537 LE CONSEIL DE BERNE AU CONSEIL DU LANDERON. 201
nostre seul Saulveur, nous esmeat de vous escripre la présente,
touchant les omces de vostre esglise, qu'amendons estre abandonnée
du curé qui soloit estre, et par ainsy cesser messes et prédication3.
Dont espérans havoir l'occasion de vous exhorter à prendre
l'Évangeille deJésus et délaisserles traditions humaines, pour augmenter
aussy bonne paix et union de la pure religion, à laquelle
jusques au présent havés contrarié, vousprions, par le salut que
nous a conquis le filz de Dieu, qu'aies esgard à sa saincte Parolle,
non tant pour nous complaisreet vous con formerà tous vous circumvoisins3,
que pour obéyr à Celluyqui jugera le monde, lequel
par sa saincte grâce vous sometz à sa Parolle par plusieurs manières.
Dont convient que à ycelle soiés obéissans. Prians Nostre
Seigneur qu'il vous touche le cueur, de sorte que sa doctrine règne
entre vous. Aquoy de tout nostre pouvoir vous desirons avancer
par prédicants et ministres du sainct Évangelle, sy yceulx voullés
accepter, tellement que vostre salut le requiert et [que]nous avons
nostre parfaicte confiance en vous, actendant sur ce vostre responce,
pour scelon ycelle nous sçavoir pourter, quant sy-aprés
nous présenterés ung curé De Berne, ce 14 Mars 1537.
L'Advoyer ET CONSEIL DE BERNE.
(Suscription :) Aux nobles, discretz, nous chiers voisins et bons
amys, chastelain, maire et Conseil du Landyron.
2 Ce passage peut servir à rectifier l'une des assertions de Rachat,
qui dit, t. IV, p. 445-446 c Les Seigneurs de Berne travaillèrent à introduire
la réformation au Landeron mais ils n'en purent venir à bout.
Et cPàbord, commeils avaient le droit de collature sur l'Église du Landeron,
ils écrivirent au Conseil du lieu, de congédierleur curé. pour
mettre un
8 La Neuveville,Cornaux, St.-Blaise et Cerlier étaient déjà réformés
depuis plusieurs années.
Il parait que le Conseildu Landeron installa un nouveaucuré sans
le présenter à l'acceptation des Bernois,et que ceux-ci refusèrent de considérer
sa nomination-comme légitime. C'est alors seulement,le 27avril,
qu'ils écrivirent au Conseildu Landeron la lettre mentionnéepar Ruchat
(Voyezn. 2). Elle s'exprime ainsi: c Nous avons receuz vostre lectre.
parefliiementicelle de vostre curé. Sur quoy vousrespondons,que tout
aultrement en vérité summes informés. A ceste cause, est entièrement
nostre vouloir que le dit curé vuide la dite cure, et icelle abandonez»
(Minuteorig. Weltsche Missiven-Buch.Vol. B, fol. 3 a).