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Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

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34<br />

CHRISTOPHE FABRI A GUILLAUME FAREL, A GENÈVE. 1536<br />

agere vellem? Quibus respondi me acturum quod vi<strong>de</strong>rint magis<br />

expedire. Sed necesse fuerit te hue ad aliquot dies redire t0. Illi verô<br />

dixerant, at unus nostrùm hic persistât, cujas curam Priori11<br />

accuratè commiserunt, et omnium articulorum nostrorum execu-<br />

tionem mffecto <strong>de</strong>mandarunt. Multa contuli cum eis, quae coràm<br />

dicemus, si Dominus te hue impulent, quod nunc in ipsis primordiis,<br />

tum quôd magis semper raucescam, maximè expedit, et id<br />

percupiunt fratres. Maxima campana est tracta adversarii hujus<br />

nos accusarunt; alii aiunt esse miraculum, cum ipsi eam fregerint,<br />

ut verisimile est, quôd postremi eam pulsarint.<br />

(Iwscriptio :) Guiielmo Farello, fratri suo quam chariss. Genevaj.<br />

10Olivier Perrot (mscr. cité, p. 31) s'exprime ainsi au sujet du premier<br />

voyage <strong>de</strong> Farel à Thonon: «La renommée <strong>de</strong> Farel et <strong>de</strong> Fabry<br />

leur ouvrant le chemin <strong>dans</strong> tout le voisinage. passa jusqu'à la ville <strong>de</strong><br />

Thonon. Et est à remarquer chose notable, comme occasion <strong>de</strong> la réformation<br />

qui surveint puis après <strong>dans</strong> cette ville. C'est qne l'abbé <strong>de</strong> la<br />

t'iïïe, nommé Michel <strong>de</strong> Blonay, ayant, au caresme, joué une comédie<br />

avec ses Moines, enfans <strong>de</strong> la ville, en laquelle il représentoit la personne<br />

<strong>de</strong> Farel, il irrita par là tellement le clergé, que s'cstans assembléz<br />

à l'encontre <strong>de</strong> luy, ilz le condamnèrent à estre bruslé en effigie. Cestuy-ci,<br />

adverti <strong>de</strong> telle procédure, veint un Mardi [11 avril] <strong>de</strong>vant Pasques<br />

trouver Farel à Genève, avec instance d'aller avec luy pour prescher<br />

à Tonon, en l'an 1536. A quoy il s'accorda selon son zèle accoustiuné.» 2><br />

Dans ce récit, <strong>les</strong> expressions < ses Moines, enfans <strong>de</strong> la ville » forment<br />

un tout, dont le second terme explique et corrige le premier, et empêche<br />

<strong>de</strong> prendre le mot moines pour l'équivalent <strong>de</strong> religieux. Aussi Ruchat<br />

nous semble-t-il s'être trompé, quand il a dit (t. IV, p. 144) < Michel<br />

<strong>de</strong> Blonay, abbé du lieu [c.-à-d. <strong>de</strong> Thonon), s'avisa <strong>de</strong> faire une comédie<br />

avec ses moines, pour tourner Farel en ridicule, et la prédication<br />

évangélique en risée. Mais le clergé séculier <strong>de</strong> cette ville, au lieu d'approuver<br />

cette farce profane et impie, en fut extrêmement indigné, » etc.<br />

Il n'y avait point d'abbaye à Thonon, mais seulement un prieuré <strong>de</strong> Bénédictins<br />

et un prieuré d'ermites <strong>de</strong> St. Augustin. Aucune <strong><strong>de</strong>s</strong> abbayes<br />

d'alentour n'avait à sa tête un <strong>de</strong> Blonay. Tout s'explique, si Michel <strong>de</strong><br />

Blonay était simplement, comme nous le croyons, le chef <strong>de</strong> cette confrérie<br />

ou abbaye « d'enfans <strong>de</strong> la ville mentionnée plus haut. La comédie<br />

jouée par eux avait sans doute mis <strong>dans</strong> la bouche <strong>de</strong> Farel <strong>les</strong> censures<br />

<strong>les</strong> plus vives <strong>de</strong> l'église romaine. Le clergé <strong>de</strong> la ville se serait<br />

vengé <strong><strong>de</strong>s</strong> acteurs en brûlant leur chef en effigie, et celui-ci, à titre <strong>de</strong><br />

représail<strong>les</strong>, aurait amené à Thonon le véritable Farel. Cette explication<br />

laisserait. du moins chacun <strong>dans</strong> son rôle naturel.<br />

11Louis du Plâtre, prieur <strong><strong>de</strong>s</strong> Bénédictins <strong>de</strong> Thonon (Yoy. la lettre<br />

<strong>de</strong> Fabri écrite vers la fin <strong>de</strong> mars 1537).

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