Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

182 LE CONSEIL DE NEUCHATEL AU CONSEIL DE BERNE. 153?
leux, mais paisibles et honnorables. Et plusieurs autres sont en
fuyte, du nombre desquelz les pourteurs de ces présentes sont. En
la faveur desquelz,et surtout en pitié des povres prisonniers, nousavons
bien voulu vous escripre, vous priant très-affectueusement
que, par vostre charité et bonté, vueillez advertir Messieurs de
Déle1 et autres du Conté, qu'ilz se vueillent dépourter de telles.
choses. Car, pour vray, c'est chose pitoyable de ainsi traicter les
povres membres de JhésuciïsL
Parquoy, très-chiers Seigneurs, de rechief humblement vous.
supplions, pour l'honneur de Dieu, vouloir à cecy avoir esgard2;
car certainement Dieu par beaucop de moyens vous en a donné le
povoir. Nobles, prudens, vertueux et redoubtéz Seigneurs, nous
prions nostre bon et seul Saulveur Jésus-Christ vous donner accomplissement
de voz sainctz et bons desirs. De Neufchastel, ce
12ejour de Février xvcxxxvn.
L'entièrement voz humbles bourgeois
LESQUATREMlMSTRACLX ETCONSEILDENeDFCHASTEL.
1
C'est-à-dire,les conseillersdu parlementde Dôle.
Le surlendemain,le Conseilde Berne écrivaitaux gouverneursde
Besançon,et sans doute aussi aux conseillersde Dole: c Noussomes
estésadvertis qu'ayésesmeuuneperséquutioncontreles amateursde
la Parolle de Dieu,que i'ung [1.l'on] apelleLuthériens tant seulementpourcequel'aient
[1.qu'ilsaient]ehuen leursmaisonsla Bible,qu'est
le contenuet sermonde nostresalut. Dontvousprions,pourl'honneur
de Dieuet de nous, qu'il vonsplaise havoir pitié de ces bonnesgens,
sans les ainsytormenter,vehu.qu'il n'ont aulcunementdéroguéà voit»
ordonnanceset estatutscivils,ainstousjoursyceulxobservéset.très-bien
gardé. Pourquoyne noussemblequ'ilz soientdignesd'estre syrudement
traictés, sanshavoiraultrementoffanséVous Seigneuries.Pour quoyde
rechiefvousprionslesvoulloirbénighement rel&cher,et cepour l'honneur
de nous,quesommestousjoursprestpour vous gratiffier nonobstant
diversitéde la Relligionqu'est d'ung costéet d'aultre, remectantzycelleà
la discrétionde Dieu »(Min.
orig. Arch.de Berne.)