Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

1537 LE CONSEILDE AU CONSEILDE GENÈVE. 33i
faict retenir icelle avés aussy assés entenduz 1. Ce non obstant, puis
que derrechieff summes par maistre Guillaume Farel informés, les
choses non estre ancore apaisées 3, vous voulons par icestes trèsacertes
et très-affectueusement, comme nous frères chrestiens, admonester
de mettre ordre et paix au trouble et différent qu'est entre
vous, lesquels, comme nous summes advertis, procède d*aulcungs
rebelles et malveiUiantsà la Parolle de Dieuzet. ès$ainctes ordORMf&ces
qu'avés sur ce faictes mesmement à cause de la Confession
qu'avés impriniée, pource que au tiltre d'icelle est exprimé que
debvés jurer de la tenir et garder 5; et puis que en icelle les dix
Commandemens de la Loys sont comprins, aulcuns venllent entendre
que l'on jurez d'icenlx observer, etc., ce que n'est à homme
possible etc. Dont anlcune rebellion et désobéissance est sourvenue
entre vous 7. Avons icelle Confession en parthye regardée,
9 Allusion à la lettre du 9 décembre, dans laquelle le gouvernement
bernois s'exprimait ainsi «Nous avions déjà ordonné et esleuz nous ambassadeurs
pour aller ver vous. Lesquels demain feus[s]ent partir, sy
ne feust le rapourt que Hugo Vandel nous a faict, disant que vous estiés
en bonne tranquillité. Sur ce, avons retenuz nostre ambassade. »
(Min. orig. Ibid.)
3
Après la séance orageuse du ConseilGénéral du 25 novembre, Fa-
Tels'était rendu à Berneavec Calvin. A leur retour, ces deux réformateurs
avaient fait au Conseilde Genèvele rapport suivant: MM. de Berne
ayant vu la Confessionc l'ont trouvée très-bien, et ont élu des ambassadeurs
pour venir déclarer ici, devant le peuple, que les paroles dites par
leurs commissaires(Voy. N° 672, n. 14) n'ont point été dites «à leur nom»
(Reg. de Genèvedu 10 décembre).
A la réception de la lettre bernoise du 9 décembre(Voy. n. 2), il fut
décidé que Farel retournerait à Berne, et il partit le 15 avec les députés
genevois qui étaient chargés de défendre certains droits de juridiction
contestés par les Bernois.
Voyezl'ouvrage précité de M. AmédéeRoget, l, p. 3, 4, 6, 11, 22,
29, 39, 41, 43, 44, 46, 47.
8 Nous devons à notre ami M. Henri Bordier la communicationd'un
exemplaire, certainement unique, de la première Confessionde Foi genevoise.
Elle est intitulée « Confessionde la Foy, laquelle tous bourgeois
et habitans de Genèveet subiectz du pays doyventjurer de garder-et tenir.
Extraicte de l'instruction dont on use en Leglise de la dicte Ville. »
Elle se composede 15 pages in-12 en caractères gothiques. Voyez le
tf» 602, fin de la note 14.
a Ces derniers mots ne sont pu une appréciationdes Bernois, mais la
reproduction de paroles prononcées à Genève par l'un des citoyens qui
refusaient de cjurer »la Confessionde Foi (Voy. A. Roget, op. dfc 1^48).
7 Voyezle N» précédent, note 14.