Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

226 CHRISTOPHE FABRI A GUILLAUME FAREL, A GENÈVE. i53t
Jacques, il se corrigera plus vite de sa timidité, et je m'occuperai de lui autant que
possible, maisje ne l'autoriserai a prêcher qu'après des épreuvessatisfaisantes.
Gesseronest trop peu comnwnicatif avec nous. Panât résiste a tous les stimulants,
et notre badli refuse d'admettre quiconque n'a pas été examiné et confirmé.
Nos gens sont revenus récemment de Berne, ou ils ont rencontré les députés de
Lausanne et Caroli. Celui-ci s'est vanté d'avoir énergiquement soutenu devant les
magistmts bernois le dogme impie qu'on lui reproche.
J'ai promis aux paroissiens de MaxiUy de leur envoyer cette semaine un mi.
nistre; ils l'attendent avec impatience. S'ù réunit les qualités requises, j'aurai bon
espoir relativement a tous nos voisins, excepté ceux d'Évian. J'exhorte Saunier a
se défaire de ses préventions dans un moment où nous avons si pen de pasteurs
disponibles.
S. Fidei Co~afessiorem1 per occupationes ddi,«,encidsexcutere
non licuit, mi frater; dabo operam ut propiùs expendam et cum
Claudio latiùs communkem. Id enim summopere nobis praevidendum
atque praecavendum. Claudius Jacobum 2 Ripalliisdesiderabat,
priusquam hi tres fratres3 3 appellerent sed bonasspeihominem
à studio avellendum non censeo, si modô acceperit quod
impetravit. Alioqui jam formatos (si reperiantur) alere debemus
quàm formandos. Scio ilium potiùs ac familiariùs hic agere velie
quàm isthic, atque ideo magis profecturum, adempto illo nimio
pudore ac timore qui totum illum isthic obtosum et stupidum
reddit. Si hnc remittendum consulitis, faciam quod in me fuerit,
sed ad concionemnon admittam, nisi à vobis probatum, aut mihi
probandum, si id concesseritis.
Gesseronusnihil ampliùs nobis communicat, nescio an offensus,
quôd prima fronte talem illum baud judicaverimus qualem se
1 Onpourraitcroired'abordqu'il s'agit icide la Confessionde Foi de
TÉglisegenevoise, dontl'imprimeurWuigandKôlnlivra,le27avril suivant,
1500exemplaires, foi durentêtredistribuésau peuple(Voy.le Reg.de Genèvedu
ditjour).Maisunpassagede la lettre suivantemontreque Fabri
veut parler de la confessionde foispécialeque Farel, Cahrinet leurs
collèguesdevaientopposerprochainementaux accusationsde Pierre-Caroli
(N°628,renvoide n. 9).
9 Cepersonnage,dont nous ignoronsle nomde famille,se préparait
à Genèveau saint ministère.Claude(collèguede Fabri?) désiraitqu'il
vint continuersesétudesau prieuréde Ripaille.
8Les lettressubséquentesne donnentpas de renseignementsur ces
troisfrères,quiétaientpeut-êtredes religieuxdéfroqués.
4 Les antécédentsde ce nouveaucandidat (oupasteur?) sontinconnus.