Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

1538 JEANCALVINÀMARTINBUCER, ASTRASBOURG. 339
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prétexte pour contremmder leur départ. Bientôt après est venue l'accablant»-nouune
de Vexa de Megcmder.
Je commence à craindre que la Concordeprojette ne toit fatale A beaucoup
4'hommes pieux. Je voudrais qu'elle fut de nature à rallier tous les gens de bien,
en tranquillisant tous leurs scrupules. Pour cela, il faut que Luther renonce aux
opinions qui ont soulevé des réclamations. S'il peut nous accueillir, j'en serai enchanté,
pourvu qu'auparavant nous ayons tenu compte des miniers de personnes
-qu'on insulte, sous le prétexte de réaliser la susdite Concorde. Je ne doute nullement
de la piété de Luther, mais plût Dieu qu'elle ne fût pas entachée d'obsti-
nation Oublions, de part et d'autre, les anciennes querelles. Luther a failli par
orgueil et par ignorance mais si le» Suisies s'acharnaient à réfuter son ancienne
doctrine sur la sainte Cène et les erreurs actuelles de ses disciples, serait-ce le
moyen de fonder une paix solide ? Que chacun reconnaisse ses torts. Cest à vous
d'opérer le rapprochement entre les deux partis. Amenés les Suintes â se désister
de leur opiniâtreté, et Luther à abandonner ses airs de domination.
Mais je reviens à Megander, exilé de Berne, parce qu'il n'a pas voulu corriger
[son Catéchisme]d'après vos indications. Supposé qu'il ait agi par amour-propre,
ne valait-il pas mieux'conserver un homme de ce mérite que de le congédier?
Quant aux deux pasteurs qui restent, Sébastien Meyer et Pierre Kuntz, le premier
n'est ni assez éclairé, ni assez maître de lui, pour bien gouverner l'église de Berne.
Le second, que vous aviez un peu apprivoisé, est demonveau pire que jamais. Sa
conduite de tous les jours montre qu'il nous hait mortellement. S'agit-il d'élire des
ministres, les choix qu'il fait sont détestables.
Je dois maintenant, au nom de mes collègues, vous adresser un reproche c'est
que, en vous efforçant de ne brusquer les préjugés de personne, mus ménagez
l'erreur aux dépens de la vérité. Gagnez tous les cœurs à Jésuq-Christ, mais ne
fabriquez pas, à cet effet,un nouvel Évangile. Les plus finss'imaginent que votre
intention est de conserver le pape à côté de Jésus-Christ; les simples, que vous
vous rétractez. J'apprécie votre piété et vos talents, mais je ne saurais approuver
une pareille méthode, dont les tristes résultats sont de jour en jour plus visibles.
La place que vous occupés dans l'Église vous impose (ne l'oubliez pas) une grande
responsabilité.
J'avais omis un fait significatif. On a interdit aux ministres des églises voisines
toute espèce de «dation avec nous.
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S. Plus satis est quod scribam, tametside rebus non adeôju-
•cundis,si paulô plus otiisuppeteret;scribendumesttamen, quantùm
feret temporis angnstia,quando non exiguumhoc mikierit
jolatii genus,quœcunquenospremunt mata,in sinumtuum deposuisse.In-literis
quas ad CapitonemBerna scripseram,velut rébus
•exsententia confectis,exultabamK Et qnisde successutam bons
'Cette lettre de Calvinà Capiton,datéede Berne,dut"êtreécrite
«danslèspremiersjoursde décembre1537(Voy.note 2). Elle n'est pas
.parvenuejusqu'ànous.