Correspondance des réformateurs dans les pays de langue française

252 SMON GRY&EUS A JEAN CALVIN,
A GENÈVE. 1537
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de cequ'undifférendsi graveétaitprovoquépar deuxdemesamis,j'ai reprochéà
Farelde mel'avoirlaisséignorer,et je luiaiditque,si votrejeuneéglisen'était pas gouvernée avecprudence, ellepâtiraitde cesdisputes.Je suisd'ailleursassez
enclinà portersur Carolile mêmejugementquevous.Il m'avaitfait ici lesplus
bellespromesses, ainsiqu'AMorelet,etmaintenant il varejoindrenosadversaires!
Ehbien!bonvoyage
Queces difficultésnousstimulentd laconcordeC'estnne terriblepeste, dans
notreÉglise,quecettedispositionà noussoupçonner les unsles autres,tandisque
nousdevrionsnousjugerréciproquement aveccandeuret sansprévention, comme
il siedà desfrères.
Je vuus aurais envoyé les lettres de Capiton, si je n'avais pensé qu'il a dû fré-
quemment vous écrire. Je m'acquitterai auprès de lui de la commission dont Farel
m'a chargé, au sujet de Comte.
Quae istae et quorum de vobis tam graves querelae sint, ego
nescio. NuUœdum enim ad nos venerunt. Capito non semel ad me
scribit ultro vestra omnia excusans, et valde ecclesiœ vestrae bene
cupiens. Rumor principio graris sanè fuit, qui meipsiim quoque
lurbavit, cum in isto prœsertim argumente contendere vos audirem
de appellationibus personarum dwinarum, et à consuetis vocibus
instituere recedere1. Ea enim res videbatur amplius prœ se ferre.
Verùm ubi ad nos confessio tzia venit 2, neminem video qui non
satis sibi factum putarit. Mini privatim valde dolnit, ab iis gravem
in Ecclesia contentionem esse exortam, quorum ulerque mea esset
rantibus, quatenus ipsi. aut unus eorum,te absolutione, dispensatione,
repositione, redintegratione. pacificèfrui et gaudere faciant. Datum
Romse,apud Sanctum Marcum,decimosexto CalendasSeptembres. anno
tertio Pontificatusnostri » (Copie contempor. Arch. de Berne). Le bref
commenceainsi: c Dilecto filio Petro Carolo, presbitero, raagistro in
TheologiaParisiensi, vel alterius civitatis sen Diocesis,Salutem. »
1 II convient de rapprocher de ces paroles celles que Farel, Viret
et quelques-unsde leurs collèguesadressèrent plus tard à Caroli « Que
son occasion n'estoit pas soufisantepour avoir meu ung tel trouble, veu
que sy clèrement on déclairoit la divinitéde Jésuchrist, et que sy appertement
on monstroit la vraye distinctionentre le Père et le Filz et le Sainct
Esperit. Au commencementde la prédicationde l'Évangile, on regardoit
cela qu'estoit plus d'édificationet ce que le peuple pouvoit plus facilement
comprendre; non point, qu'on rejectast les motz [trinité,personnes],
ne qu'on les condemnast,ne ceulx qu'en usoyent
ce que jamais n'ad-
vint. (Procès-verbal de la conférencetenue le 29 janvier 1540 à la
Neuveville.)
Cette Confessionde foi des pasteurs de Genèveétait inclusedans la
lettre de Calvinà Grynœus écrite le 7ou le8 juin (Yoy.la fin du N° 634).