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documents pour servir a l'histoire

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C'est M. Ludovic Amand, bourgmestre de la dite commune, qui nous en<br />

retracera <strong>l'histoire</strong> pendant les journées d'août 1914. Contentons-nous<br />

ici d'en extraire ce qui a rapport aux événements de la rive droite.<br />

N° 421. La commune de Bouvignes qui s'étage sur la rive gauche de la Meuse a une<br />

annexe sur la rive droite, appelée Devant^Bouvignes et qui est le prolongement de<br />

Leffe, à la paroisse de laquelle ce tronçon de commune est rattaché (1).<br />

Devant-Bouvignes subit le même sort que le hameau de Leffe, et les quelques<br />

hommes qui y étaient restés le 23 août, furent impitoyablement massacrés. Vingt et<br />

une maisons y furent systématiquement incendiées après la bataille (2).<br />

Le 22 août, à la suite des événements survenus la nuit précédente, rue Sainte-<br />

Jacques, les habitants commencèrent à quitter Devant-Bouvignes dès avant midi et à<br />

se réfugier soit à Dinant (3), soit à Bouvignes. Le soir, après l'explosion du pont,<br />

vers 17 heures, l'exode continua, de telle façon que, le 23 août, il ne restait à<br />

Devant-Bouvignes que quelques personnes.<br />

Le dimanche, vers 11 heures, Camille Henry qui était sorti de chez lui <strong>pour</strong><br />

soigner des chevaux, fut atteint mortellement par une balle française ou allemande,<br />

on ne le sait pas. Le 25 août, en rentrant chez elle, avec son fils Georges, l'épouse<br />

d'Alexandre Pirson trouva dans sa cave le cadavre de son mari, et celui d'Arnould<br />

Fiévet, âgé de 73 ans, impotent, marchant avec des béquilles. Le corps de celui-ci<br />

qui avait été transpercé de deux balles, l'une à la tête, l'autre à l'estomac, était<br />

étendu sur un matelas tout ensanglanté.<br />

Théophile Fauquet, Joseph Laforêt, Victor Giaux, Léon Donnay, Henri Blanchard,<br />

tous ouvriers de la Manufacture de Tissus, à Leffe, auxquels s'était joint<br />

Auguste Goard, se réfugièrent, dès le samedi soir, à l'usine et subirent le même<br />

sort que leur chef, M. Himmer. Tandis que les femmes étaient enfermées chez les<br />

Prémontrés, les hommes furent massacrés devant l'abbaye. Sur la même place,<br />

l'éclusier de Leffe, Lucien Milcamps, âgé de 68 ans, et son fils Jules (4) trouvèrent<br />

la mort.<br />

Camille Marchai, Georges Disy, Alphonse Thomas et Charles Carriaux,<br />

quatre habitants de Devant-Bouvignes, s'étaient réfugiés rue Camille Henry, dans<br />

la maison d'Arthur Chariot. Le lundi, les Allemands les y découvrirent et, après les<br />

avoir maltraités de toute façon, les fusillèrent dans la cour des Soeurs, près de<br />

l'abbaye de Leffe, vers 16 heures (5).<br />

Nous devons encore ajouter un nom au nécrologe de Devant-Bouvignes : c'est<br />

celui de Camille-'Lambert Absil, blessé par les Allemands le 23 août et achevé par<br />

eux le lendemain, près du cimetière. Voici comment le drame peut être reconstitué<br />

(1) Devant.-Bouvignes, en 1914, se composait de 65 maisons, occupées par zoo habitants.<br />

(s.) Comme témoins de ces incendies systématiques, nous pouvons citer entre autres les noms de Joseph<br />

LalouTc, François Déloge (prisonnier à l'écluse de Leffe), la veuve Thomas Lamy et Adèle Thiébaut, épouse<br />

Emile Monjot.<br />

(3) Herman Bastin, réfugié à Dinant, y fut pris par les Allemands le 2.3 août, et fusillé au mur Tschoffen.<br />

(4) Jules Milcamps était domicilié à Dinant et ne figure par conséquent pas sur le nécrologe de Bouvignes.<br />

(5) Voir rapport n° 414.

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