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documents pour servir a l'histoire

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269<br />

parvenir la Sainte Eucharistie chaque jour aux prisonniers : elle allait tous les<br />

matins à l'église entre 7 et 8 heures, prenait la boîte en argent où j'avais préala-blement<br />

déposé huit hosties consacrées, l'enveloppait de papier comme un vulgaire<br />

paquet et la remettait à l'un des deux Pères prêtres. Celui-ci acceptait le précieux<br />

dépôt et le distribuait à son collègue prêtre, aux frères lais, à un séminariste belge<br />

ambulancier et à un médecin militaire français qui était du pieux complot. Cela<br />

dura plusieurs jours. La boîte me revenait; je la purifiais et, le lendemain, nous<br />

recommencions.<br />

Enfin, le prêtre le plus malade fut transféré chez les Sœurs de charité, où il<br />

mourut quelque temps après; l'autre prêtre et les frères furent installés chez les<br />

Sœurs de l'Immaculée Conception.<br />

Notre pieuse industrie cessa faute d'objet.<br />

V. — "Les 416 civils dinantais prisonniers en Allemagne.<br />

Tandis que les trente-trois ecclésiastiques dont il a été parlé dans<br />

le chapitre précédent étaient retenus pendant un mois à Marche, d'autres<br />

Dinantais prenaient le chemin de l'exil, et passaient en Allemagne trois<br />

longs mois de dure captivité, <strong>pour</strong> la sécurité de l'armée allemande!<br />

Le récit suivant permettra d'apprécier la justice militaire allemande;<br />

laquelle, sans enquête, sans interrogatoire, sans jugement, exila tant de<br />

civils ; leur culpabilité n'était pas plus démontrée le jour de leur arrestation,<br />

que leur innocence ne fut reconnue le jour de leur mise en liberté.<br />

Rapport de M. Tschoffen, Procureur du "Roi de Binant (1).<br />

Le dimanche 23 août, vers 22 heures, la séparation des hommes et des femmes<br />

fut faite près du Rocher Bayard. Nous sommes renvoyés vers Dinant (2). Tout brûle<br />

autour de nous et, sur la rive gauche également, Neffe ne semble être qu'un vaste<br />

brasier. Nous voyons même des soldats mettre le feu à des immeubles qui<br />

jusqu'à ce moment avaient été épargnés, et ce sont des arrêts à tout instant comme<br />

<strong>pour</strong> mieux nous permettre de contempler le douloureux spectacle qui se présente<br />

à nos yeux.<br />

En face de la maison de M. Bila, directeur de la Dinantaise, l'arrêt fut plus<br />

(1) Déjà en juillet 1915, M. Tschoffen envoya son rapport au Ministère de la Justice belge, établi au<br />

Havre. Ce rapport figure dans le deuxième volume sur la Violation du droiî des gens en Belgique (pp. 98 à io5).<br />

ït fut reproduit dans la Réponse au Livre Blanc allemand (pp- £o5 à zto). Depuis lors M. Tschoffen a<br />

complété ses renseignements. C'est sa dernière rédaction que nous publions.<br />

(2) A ce moment Anseremme commençait à brûler. Al. Permane qui, se faisant passer <strong>pour</strong> Espagnol,<br />

avait obtenu un sauf-conduit, en fit l'observation à un officier. Celui-ci constata l'exactitude du renseignement<br />

et renvoya vers Dinant les soldats occupés à incendier les maisons situées au delà du pont de Penant. Voici le<br />

le texte du sauf-conduit dont il s'agit : « Artistenfamilie, sieben Këpfe, hat nichts verbrochen ». Nous avons<br />

reçu communication du document trop tard <strong>pour</strong> en reproduire le fac-similé.

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