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documents pour servir a l'histoire

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Puis, c'est le ioo e régiment des grenadiers qui dévale par la<br />

Montagne de la Croix et qui, de « 8 heures du matin à 8 heures du<br />

soir », met à feu et à sang le quartier Saint-Nicolas.<br />

Tout en descendant la route escarpée, les premières troupes tirent<br />

déjà sur plusieurs civils et abattent deux hommes sur le seuil de leur<br />

maison. Les habitants sont chassés de force de chez eux et conduits dans<br />

la direction de la place d'Armes. Là, les soldats se servent de Ce rempart<br />

vivant <strong>pour</strong> passer impunément de l'autre côté de la place. Ils usent du<br />

même procédé <strong>pour</strong> se rendre au quartier des Rivages. Les balles françaises<br />

atteignent malheureusement plusieurs civils.<br />

Pendant toute la journée, les soldats vont de maison en maison <strong>pour</strong><br />

en faire sortir tous les occupants, ordinairement cachés dans leurs caves,<br />

et les conduire soit sur la place, soit à la maison Bouille. Les habitations,<br />

ainsi évacuées de force, sont à la merci des troupes qui se conduisent<br />

comme des vandales, pillant et détruisant. Lorsque leur rapacité n'a plus<br />

d'objet, l'immeuble devient la proie des flammes.<br />

Les centaines d'otages conduits dans la maison Bouille et ses dépendances<br />

n'avaient d'abord pas eu trop à souffrir de la part des soldats.<br />

Une partie des prisonniers fut transférée à la prison. Mais, vers le milieu<br />

de l'après-midi, la soldatesque se montra plus cruelle, et, sans aucun<br />

motif, abattit comme des chiens une vingtaine d'otages. A \j heures,<br />

tous les civils enfermés chez Bouille sont conduits dans la direction de la<br />

prison. Au pied de la Montagne de la Croix, on sépare les hommes<br />

des femmes. Celles-ci reçoivent ordre de se retirer, tandis que<br />

leurs maris et leurs fils sont alignés contre le mur du jardin de<br />

M. Tschoffen. Après une courte harangue, le colonel Kielmannseg fait<br />

tirer sur ces innocents. Tous tombent, la plupart <strong>pour</strong> ne plus se relever;<br />

plusieurs de ceux qui n'avaient pas été tués sur le coup sont achevés à<br />

coups de revolver par les officiers. Cette hécatombe se monte à cent neuf<br />

victimes. Les rares « escapes » parviennent à gagner les hauteurs et les<br />

bois. Pendant toute la nuit, les femmes et les enfants errent de rue en<br />

rue, de maison en maison, traqués comme des bêtes fauves. Plusieurs<br />

encore sont tués. Quant aux otages enfermés dans la prison, ils voient<br />

les portes s'ouvrir devant eux vers 18 heures; c'est encore loin d'être la<br />

liberté. Ils sont tous menés jusqu'au Rocher Bayard. Là, les femmes et<br />

les enfants sont renvoyés dans la direction de Dréhance et d'Anseremme,<br />

mais on fait rebrousser chemin aux hommes, qui sont plus de quatre<br />

cents et qui, sous la conduite du capitaine von Hammerstein, sont dirigés<br />

sur l'Allemagne où les attend une dure captivité de trois mois.

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