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documents pour servir a l'histoire

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puissances signataires se trouvait l'Allemagne, représentée par le baron<br />

Marschall de Bieberstein, ministre d'Etat, et le D r Johannes Kriege,<br />

envoyé en mission extraordinaire. Or, nous ne craignons pas d'affirmer<br />

devant le monde et <strong>l'histoire</strong> que presque toutes « les lois et coutumes de<br />

la guerre sur terre », approuvées à la Conférence de La Haye, furent<br />

cyniquement violées, en août 1914, à Dinant, par le XII e corps de la<br />

III e armée saxonne.<br />

Des soldats prisonniers et désarmés, loin « d'être traités avec humanité<br />

», furent cruellement mutilés et enfin achevés sans merci; des civils<br />

blessés furent abandonnés sans soins; les maisons qui avaient arboré les<br />

insignes de la Convention de Genève furent particulièrement visées par<br />

l'artillerie ennemie. Aucune mesure ne fut prise <strong>pour</strong> « épargner les édifices<br />

consacrés au culte, aux arts, aux sciences et à la bienfaisance ». La<br />

cité tout entière, après avoir été livrée au pillage, fut détruite par la<br />

torche incendiaire et d'autres matières inflammables, contrairement au<br />

droit des gens, sans qu'aucune nécessité stratégique puisse légitimer<br />

cette destruction systématique. Des otages, au nombre de plusieurs<br />

milliers, furent pris sans distinction d'âge, de sexe ou d'état de santé (1).<br />

Leurs biens furent confisqués, leur honneur parfois lésé, leurs convictions<br />

religieuses à maintes reprises outragées. Bien plus, les troupes<br />

ennemies, à plusieurs endroits, ne s'avancèrent que sous la protection du<br />

bouclier vivant de leurs victimes. Ces otages furent aussi considérés<br />

comme solidairement responsables de faits individuels, nullement prouvés<br />

du reste, et des peines collectives furent édictées contre eux. A certains<br />

endroits, on exigea d'eux des contributions pécuniaires très élevées ;<br />

ailleurs, on s'en prit à leur vie même. Six cent soixante-dix de ceux-ci<br />

furent fusillés, parmi lesquels des vieillards, des femmes et des enfants<br />

à la mamelle ! L'aînée des victimes avait quatre-vingt-huit ans, la plus<br />

jeune n'avait que trois semaines ! (z). Enfin, plus de quatre cents<br />

hommes furent conduits en captivité en Allemagne pendant trois mois,<br />

sans que jamais le moindre crime ait pu leur être imputé. Et après avoir<br />

(1) « Les prises d'otages, quoique non formellement interdites par les Conventions de La Haye, heurtent<br />

violemment îa conscience moderne. » Livre Gris belge, p. 44.<br />

(1) « La fusillade des otages qui se fit en divers quartiers, dit le Liore Blanc, était conforme au droit...<br />

On s'assura des otages <strong>pour</strong> mettre fin aux opérations de francs^tireurs. Comme la population continuait,<br />

malgré tout, à infliger des pertes aux troupes en action, on passa à l'exécution des otages. Sinon, la prise<br />

d'otages n'eût eu d'autre signification qu'une vaine menace. Leur exécution était d'autant plus justifiée que, en<br />

présence de la participation générale de la population au combat, il pouvait difficilement s'agir là d'innocents.<br />

Cette mesure ne pouvait être évitée, étant donné l'objectif militaire (Kriegszueck) à atteindre et le danger de la<br />

situation dans laquelle se trouvaient les troupes attaquées sournoisement par derrière. » (P. 123.)

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