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documents pour servir a l'histoire

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vers aa heures, nous vîmes jaillir les premières flammes, et, bientôt, l'immeuble<br />

tout entier ne fut plus qu'un brasier. La proximité du feu rendant notre situation<br />

intenable, au milieu de la nuit nous nous rendons tous au Palais de Justice où se<br />

trouvait déjà beaucoup de monde. Les Soeurs passent plusieurs heures assises sur<br />

les marches de l'escalier.<br />

Le mardi matin, nous rentrons dans notre jardin et, vers midi, les Allemands<br />

donnent ordre à tout le monde de se rendre sur la Grand'Place, sous peine d'être<br />

fusillés. Une cinquantaine de personnes, cachées dans les grottes, descendent la<br />

montagne et viennent se constituer prisonnières; les deux vicaires faisaient partie<br />

de ce groupe (t).<br />

Nous obtenons l'autorisation de placer M me Coulonvaux sur une charrette à<br />

bras, et, avec bien des difficultés, nous arrivons à l'école régimentaire de Leffe.<br />

Là, les hommes sont internés et les femmes dirigées vers l'abbaye des Prémontrés ou<br />

vers l'église paroissiale (z). Les religieuses obtiennent l'autorisation écrite de se<br />

rendre au château de Chession, chez M me Bouché. Des soldats sont désignés <strong>pour</strong><br />

les y accompagner, et, à vingt^huit, elles arrivent vers 18 heures dans cette maison<br />

encombrée de blessés allemands. On nous cède, néanmoins, un salon où nous nous<br />

installons, tant bien que mal, <strong>pour</strong> y passer la nuit.<br />

Le mercredi matin, nous prenons le chemin de Thynes où nous recevons<br />

charitablement l'hospitalité, pendant quelques jours, chez les bonnes Soeurs de<br />

la localité.<br />

III. — Au quartier Saint-JVicolas.<br />

Nous avons eu plus haut l'occasion de dire que les rares habitants du<br />

quartier Saint-Nicolas, qui étaient parvenus à rester cachés le dimanche<br />

et le lundi, furent appréhendés le mardi et conduits à Leffe où ils allèrent<br />

grossir le nombre déjà très considérable de prisonniers. Pour être complet,<br />

il nous faut rapporter quelques incidents survenus dans ce quartier avant<br />

leur départ. A cet effet, nous faisons suivre le récit de M lle Laurent, un<br />

rapport sur les prisonniers de droit commun et quelques notes de<br />

M. le docteur Cassart.<br />

M. De Wynter parvint à éteindre un commencement d'ineendie communiqué par les maisons voisines. D'une<br />

fenêtre du premier étage, M me De Wynter a vu les Allemands mettre le feu rue Grande. Trois équipes procédaient<br />

à cette opération : la première brisait portes et fenêtres, la seconde dévalisait et chargeait le butin sur<br />

des camions automobiles, enfin la troisième mettait le feu.<br />

(1) Ils s'étaient cachés dans une gr*tte avec M. Marchai et son neveu Fernand de Saint-Hubert (pharmacien<br />

de la Grand'Place), et Joseph Mignolet.<br />

(2) M me Coulonvaux fut introduite, toujours sur sa charrette, dans l'église de Leffe. Son état inspirant de<br />

sérieuses inquiétudes, i*l e Saikin obtint l'autorisation d'aller chercher le Père Devitle, supérieur des Oblats,<br />

prisonnier lui aussi, <strong>pour</strong> administrer à la malade les derniers sacrements. Elle mourut deux heures après. Son<br />

cadavre fut transporté à côté de l'église, dans le vieux cimetière, où il resta trois jours en plein air. — Son<br />

mari avait été emmené à Cassel. Il est mort depuis son retour de captivité.

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