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documents pour servir a l'histoire

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Le lieutenant-colonel Koch, qui commandait le II e bataillon du<br />

R. I. 178, après s'être arrêté, comme nous l'avons vu, dans les Fonds,<br />

notamment à la « Papeterie », reçut ordre de passer en avant <strong>pour</strong><br />

« assumer le commandement du combat près de Leffe ». Il y avait cependant<br />

déjà été précédé, car il vit « le long de la rue, mais surtout sur une<br />

place publique à Leffe même, beaucoup de civils tués (t) ». D'après cela,<br />

il serait à supposer qu'il n'est arrivé au centre de la localité qu'après<br />

10 heures, c'est-à-dire après la fusillade collective devant l'Abbaye. Il ne<br />

serait donc pas directement responsable de celle-ci. Il est étonnant que<br />

le Livre Blanc allemand qui relève la plupart des massacres de Leffe<br />

<strong>pour</strong> s'en disculper à sa façon, ne souffle mot de l'exécution des quarante-trois<br />

hommes sur la place de l'Abbaye dans la matinée du 2.3 août.<br />

La seule allusion qui y soit peut-être faite, est celle que nous venons de<br />

rapporter du colonel Koch.<br />

A cette heure, des éléments du II e et du III e bataillon avaient déjà<br />

certainement opéré à Leffe, notamment les 5 e , 6 e , 7 e , 8 e et 9 e compagnies.<br />

Cependant, à étudier de près les rapports du major Frânzel (2.) de<br />

la 2 e compagnie, il semble qu'il <strong>pour</strong>rait bien être l'auteur responsable de<br />

la fusillade collective devant l'Abbaye à to heures du matin. C'est lui qui<br />

entre un des premiers à Leffe; c'est lui dont le bataillon se déploie dans<br />

Leffe; c'est lui qui fait évacuer les maisons, notamment celles d'où les<br />

soldats pouvaient impunément tirer sur l'ennemi établi sur l'autre rive ;<br />

c'est lui qui reconnaît avoir eu parmi ses hommes, dans le village même,<br />

six tués et un assez grand nombre de blessés, tous atteints, bien entendu,<br />

par des balles françaises — ce que le narrateur a soin de passer sous<br />

silence — c'est lui qui a fait « mettre en sûreté toutes les femmes et tous<br />

les enfants auprès du prieur du couvent ». Mais qu'a-t-il donc fait des<br />

hommes? Il déclare ingénument qu'il ne serait pas à même d'indiquer<br />

combien de civils furent tués !<br />

Le chef de la i re section de la 5 e compagnie vient renforcer les soupçons<br />

qui pèsent sur le commandant du II e bataillon, lorsqu'il dit dans son<br />

rapport que c'est le major Frânzel qui apporta l'ordre de fusiller tous les<br />

hommes qui seraient trouvés les armes à la main. Cet ordre fut donné<br />

peu après l'arrivée de la 5 e compagnie à Leffe, soit vers 8 h. 3o (3).<br />

Où la narration du major Frânzel devient grotesque, c'est lorsqu'il<br />

déclare que tout un bataillon ne suffisait pas, par ses seules forces, à net-<br />

Ci) Annexe 24.<br />

f i) Annexes 25 et 3o.<br />

(3) Annexe 28.<br />

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