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documents pour servir a l'histoire

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234<br />

Le lendemain, dans la matinée, un officier supérieur vint à la maison Poncelet<br />

et débita en mauvais français une harangue dont le fond était que les Dinantais<br />

avaient tiré sur les soldats allemands et que Dinant avait été puni. Cet officier nous<br />

autorisa à nous répartir dans les maisons contiguës non incendiées. Après trois<br />

jours, il nous fut permis de sortir.<br />

M. le baron Joseph del Marmol nous raconte quelques événements<br />

survenus la nuit du dimanche au lundi sur les hauteurs de la rive<br />

gauche. Son histoire est celle d'un bon nombre d'habitants du quartier<br />

Saint^Médard, notamment celle des ecclésiastiques du Collège de Bellevue<br />

et des religieuses Dominicaines.<br />

N° 489- Le château de Bonsecours (fig. 214, n° 28) étant situé à mi-côte sur ta rive<br />

gauche, juste en face de la route de Ciney, nous nous trouvions particulièrement<br />

exposés au feu de l'ennemi. Aussi, dès le \6 août, sur le conseil d'officiers français,<br />

nous avions émigré à l'Institut hydrothérapique du docteur Cousot; mais cet établissement<br />

débordant bientôt de monde, le samedi 22 nous cherchons refuge à la Villa<br />

des Pervenches (fig. 214, n° 3o) située entre Bonsecours et l'Institut (1). C'est là que<br />

nous passons toute la nuit du samedi au dimanche.<br />

Le 23 août, nous nous trouvons de nouveau, comme le i5, sous le feu convergent<br />

des deux armées pendant toute la matinée, sans que la maison qui nous abrite ait<br />

trop à souffrir. Vers i3 heures, le tir des batteries françaises diminue manifestement<br />

d'intensité et, vers t5 heures, on n'entend plus que les canons allemands. Alors,<br />

chose odieuse, commence le bombardement systématique. A un moment donné,<br />

nous nous sentons visés; les obus pleuvent autour de nous : quatre ou cinq au moins<br />

d'entre eux frappent la villa avec un vacarme épouvantable, brisant tout. La terreur<br />

est à son comble. Nous restons blottis dans la cave, adressant tous au ciel de<br />

ferventes prières.<br />

Vers 19 heures, le bombardement se calme ainsi que la fusillade. Je me hasarde<br />

au dehors et je vois Dinant tout en feu; d'immenses gerbes de flammes s'élèvent de<br />

tous côtés à la fois. Bien qu'ignorant encore les atrocités qui se commettent, nous<br />

décidons de fuir et, après avoir rassemblé à la hâte quelques provisions, nous gravissons<br />

en file indienne la montagne boisée qui se trouve derrière la villa. Outre ma<br />

femme et mes six enfants, nos domestiques suivaient.<br />

Après avoir cheminé une centaine de mètres, nous nous entendons appeler :<br />

c'est un petit cultivateur de nos voisins, appelé Chariot (fig. 214, n° 32), qui nous<br />

invite à nous réfugier auprès de sa famille dans une grotte qu'il occupe depuis le<br />

matin. Nous nous y entassons dans l'obscurité. Après une demi-heure, je décide<br />

de redescendre à la villa avec Chariot et mon jardinier Louis Madant, <strong>pour</strong> prendre<br />

des literies <strong>pour</strong> les enfants; mais, arrivés dans le jardin, nous sommes surpris par<br />

un soldat allemand et nous n'avons que le temps de déguerpir au plus vite. Dans<br />

notre fuite, nous entendons les balles siffler à nos oreilles. De crainte de signaler<br />

(t) Cette villa était celle du baron Emmanuel del Marmot, commissaire d'arrondissement, qui» en cette<br />

qualité, avait reçu ordre du gouvernement belge de se retirer à l'approche de l'ennemi.

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