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documents pour servir a l'histoire

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est inexact, car bien avant 7 heures les troupes dévalaient par la rue<br />

Saint-Jacques et incendiaient le quartier comme l'atteste la déposition<br />

d'Aline Charlier qui va suivre.<br />

"Rapport d'Aline Cbarlier<br />

N° 423. Avec la famille Stéphenne et de nombreux voisins nous nous trouvions cachés,<br />

le 23 août, dans la cave de notre maison qui est située juste en face de l'abattoir,<br />

au coin de la rue des Tanneries.<br />

Vers 6 h. 3o, les Allemands ont mis le feu à l'abattoir. En voyant l'incendie se<br />

propager, nous avons cru plus prudent de sortir de notre cachette et nous avions<br />

l'intention de nous réfugier à la gendarmerie, lorsque en rue nous apercevons des<br />

soldats. A leur vue, nous voulons rebrousser chemin, mais les Allemands tirent sur<br />

nous Mon oncle, Alfred Gillain (t), est touché par une balle et meurt un quart<br />

d'heure après dans la maison de M. Capelle, dans laquelle nous sommes entrés en<br />

entendant siffler les projectiles (2). Une jeune fille de 17 ans, Juliette Adam, est<br />

blessée au pied, Alfred Gillain fils est légèrement touché, sots frère Hubert a son<br />

écharpe trouée d'une balle, et mon père est atteint aux deux genoux (3).<br />

Le lendemain matin, nous sommes tous faits prisonniers et conduits à l'Abbaye<br />

des Prémontrés. Mon père ne pouvant presque pas marcher est resté seul. Quelque<br />

temps après, un soldat l'a obligé à se traîner jusqu'à la caserne. Il y est tombé près<br />

de la porte et on l'y a laissé. L'après-midi, un officier plus compatissant l'a fait<br />

transporter à l'Abbaye, où on l'a soigné. Le vendredi suivant on l'a conduit à<br />

l'hôpital, où il est mort le to octobre des suites de ses blessures.<br />

Le rapport d'Achille Stéphenne, réfugié le 23 août chez Auguste<br />

Charlier, complète le récit précédent :<br />

N° 424. Habitant la route de Ciney, un peu au dessus du pont d'Amour (fig. 214, n° 5o),<br />

nous jugeâmes plus prudent, après les événements du i5 août, de descendre en ville.<br />

Je conduisis mon bétail à l'abattoir et ma femme et moi nous demandâmes l'hospitalité<br />

à Sohet qui tient un petit hôtel, au bas de la rue Saint-Jacques (4).<br />

Pendant les tragiques événements qui se déroulèrent déjà la nuit du 21 au 22,<br />

nous dûmes chercher un refuge dans la montagne, et j'appris, le lendemain, que ma<br />

maison avait été incendiée. Errant à l'aventure toute la journée du samedi, nous<br />

sommes invités le soir à demeurer chez les Soeurs de charité, rue d'Enfer.<br />

Le dimanche, de grand matin, nous nous rendons à l'abattoir <strong>pour</strong> y soigner<br />

le bétail, nous sommes accompagnés de mon beau-frère Lucien Porigneaux, de sa<br />

femme et de leur fils Jules, âgé de six ans. Nous y rencontrons Alexandre Diffrang,<br />

concierge de l'abattoir, et Auguste Charlier. Nous y étions de quelques minutes à<br />

peine, que le canon se mit à gronder et que notre situation devint critique.<br />

(1) Les Gillain qui habitent à côté des Charlier avaient fui eux aussi sous la menace de l'incendie,<br />

(i) Les Allemands inhumèrent Alfred Gillain dans le jardin Capelle (fig. *it, n° 3o).<br />

(3) Il s'agit d'Auguste Charlier (56 ans).<br />

(4) Il s'agit de Jules Sohet (hôtel de l'Etoile) blessé le xi août.<br />

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