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documents pour servir a l'histoire

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i66<br />

en face, je me rendis dans une autre qui se trouvait de côté. Bien m'en a pris, car<br />

j'étais à peine entrée, que les soldats restés au-dessus de l'escalier commencèrent<br />

à décharger leurs armes dans la direction de la cave... Après quelque temps un<br />

silence de mort se fit. Par le soupirail, je m'aperçus bientôt que tout le voisinage<br />

était en feu. Je remontai alors les escaliers <strong>pour</strong> me sauver, mais, arrivée en haut,<br />

je trouvai la porte fermée à clef : les brigands ne sachant pas si j'avais été frappée<br />

par leurs balles, avaient voulu rendre la fuite impossible et me condamnaient par<br />

le fait même à être brûlée vive avec mon enfant. Après bien des efforts et des<br />

coups redoublés, je parvins à enfoncer la porte et je me hâtai de gagner la cour;<br />

de là je me rendis Quai de Meuse. Mais parvenue en face de la maison Hanoulle,<br />

mes forces me trahirent et je tombai sans connaissance. Je fus recueillie chez<br />

M. Hanoulle et mes beaux-'parents, qui habitent rue des Fossés, ayant été avertis,<br />

vinrent me prendre. Il pouvait être 17 heures.<br />

Je sortis soutenue par ma belle-Tnère, qui portait la petite, et par mon beau-*<br />

frère Auguste Simon. Mais, au moment de pénétrer dans la rue des Fossés, notre<br />

groupe est aperçu par des soldats postés en face de l'hôtel du Coq d'Or et qui se<br />

mettent à tirer dans notre direction. Ma belle^mère avec l'enfant se sauve dans la<br />

rue de la Barque et, accompagnée d'Auguste, je reviens chez Hanoulle. Après<br />

m'y avoir déposée, mon beau-'frère s'en retourne <strong>pour</strong> chercher sa mère. On ne le<br />

revit plus. Son cadavre fut retrouvé sur le seuil de la demeure de M. Lamotte, Place<br />

Saint--Nicolas.<br />

Nous n'avons pas voulu interrompre le récit des événements survenus<br />

à la forge Bouille <strong>pour</strong> intercaler celui du docteur Cassart.<br />

Nous le plaçons ici, bien qu'il se rapporte à des faits antérieurs.<br />

N° 458. J'habitais la rue Grande, au coin de la rue des Fossés (fig. 213, n* 37). Nous<br />

étions tous descendus dans la cave le dimanche de grand matin, en entendant le canon.<br />

Vers 11 heures on frappe à la porte. Porteur du brassard rouge je vais ouvrir.<br />

Des soldats du 182 e me fouillent. L'un d'entre eux trouve dans la poche de<br />

mon gilet un rouleau d'or qu'un officier l'oblige à me rendre. Cet officier me<br />

demande d'aller voir un soldat blessé couché un peu plus loin dans la rue. Je<br />

m'y rends et, en revenant chez moi, je vois mon gendre, François Laurent, qui<br />

part accompagné de soldats. Je lui demande où il va et il me répond qu'on le<br />

réquisitionne probablement <strong>pour</strong> relever les blessés. Je le perds de vue, et bientôt<br />

je vois passer le docteur Vermer, les bras en l'air. On le conduisait « chez<br />

Bouille ». Je me précipite dehors et je dis à l'officier que c'est un médecin qui,<br />

les jours précédents, a soigné plusieurs Allemands. L'officier autorise alors le<br />

docteur Vermer à entrer chez moi (1).<br />

Encore une fois on vient me prendre <strong>pour</strong> donner mes soins à des blessés.<br />

Nous en relevons un dans la rue Wiertz que j'ai amené chez moi ; je le soigne<br />

(1) Vers midi, après avoir reçu un sauf~conduit du capitaine Ludwig (7*. C "• R. I. t8i), le<br />

docteur Vermer rentra chez lui et cloua ce papier sur sa porte. Il ne (ut en effet pas inquiété jusqu'au<br />

lundi soir, mais alors, sa maison prenant [eu, il se réfugia à la prison.

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