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documents pour servir a l'histoire

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En entendant les Allemands et en voyant les progrès de l'incendie, la<br />

plupart des habitants abandonnèrent leur maison et allèrent se cacher dans<br />

la montagne. Tous cependant ne furent pas assez prompts <strong>pour</strong> s'y rendre<br />

à temps. Cédons la parole à une des victimes de cette nuit tragique, Jules Sohet,<br />

propriétaire de l'Hôtel de l'Étoile (fig. 2.11, n° 5o), qui échappa à la mort, malgré<br />

les sept coups de baïonnette reçus.<br />

N° 396. Le vendredi soir, en faisant beaucoup de bruit et en tirant de tous<br />

côtés, les Allemands descendirent la rue Saint^Jacques. Tandis que tous ceux<br />

qui se trouvaient chez moi se retiraient dans la montagne, entendant frapper<br />

à la porte, je m'y rendis <strong>pour</strong> l'ouvrir. Je l'avais à peine entr'ouverte que<br />

je reçus un coup de baïonnette au ventre et un second à la tête ; en<br />

voulant protéger ma figure, j'en reçus encore un à la main gauche,<br />

deux au poignet, un à la main droite et, en me sauvant, un dernier dans<br />

la cuisse. Les soldats ne m'ont pas <strong>pour</strong>suivi à l'intérieur de la maison et<br />

je suis allé me cacher dans le fenil. Ne m'y trouvant pas en sûreté, je<br />

grimpai à grand'peine sur les terrasses, où j'ai fini par rejoindre les miens.<br />

M rae Lalieu a pansé sommairement mes blessures et l'on m'a descendu par<br />

les jardins dans une maison de la rue Petite, où le docteur Remy est venu<br />

me soigner. Le lendemain matin, on m'a couché sur une échelle et on m'a<br />

ainsi transporté chez les Sceurs de Charité, où je suis resté en traitement<br />

pendant dix semaines.<br />

La ferme de Galot, établie à mi'-hauteur de la rue Saint--Jacques, à main<br />

gauche en montant (voir fig. 214), n'était pas occupée la nuit du 21 au 22, le<br />

fermier Jules Petit, sa femme et ses enfants étant allés se réfugier chez la veuve<br />

Lahaye, dont la maison fait le coin de la rue Sainte-Jacques et de la rue<br />

Petite (1). C'est là que la famille Petit essuya le feu des Allemands. Voici<br />

comment le père lui-même rapporte les faits.<br />

N° 397. Le vendredi, vers 21 h. 3o, entendant beaucoup de bruit, je me rendis<br />

à la fenêtre et j'écartai le rideau <strong>pour</strong> mieux voir. Aussitôt une grêle de<br />

balles vint s'abattre dans la chambre où je me trouvais avec ma femme,<br />

mon fils et mes deux filles. JHa femme, Marceline Rouelle, fut atteinte par<br />

une balle qui, lui ayant traversé la cuisse, pénétra dans le bas»-ventre ; la<br />

petite Elvire, âgée de 9 ans, que j'avais dans les bras, eut trois orteils<br />

emportés et la jambe transpercée à hauteur du genou ; moi-même j'ai reçu<br />

une balle dans la cuisse. Dans une autre chambre, le fils Lahaye a été<br />

blessé au bras.<br />

Le lendemain, aidé du vicaire Delacharlerie, je transporte Elvire et ma<br />

(1) Cette maison semble avoir particulièrement attiré l'attention des Allemands. Plusieurs rapports<br />

en parlent. C'est peut-être dans celle-là que se trouvaient établies les mitrailleuses! Il suffit de voir le<br />

plan, <strong>pour</strong> constater qu'une mitrailleuse installée dans cette maison, ne pouvait être utilisée contre les Allemands<br />

descendant la rue Sainte-Jacques.<br />

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