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documents pour servir a l'histoire

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femme à l'hôpital civil, où celle-ci meurt le jour suivant dans de grandes<br />

souffrances. Quant à ma petite fille, elle fut conduite huit jours plus tard à<br />

Ciney, où le docteur Gathy lui amputa la jambe à hauteur du genou (fig. 84).<br />

*<br />

* *<br />

Arrivés à l'intersection de la rue Saint-Jacques avec la rue Petite, puis<br />

un peu plus loin avec la rue Sax, les Allemands obliquèrent à droite et à<br />

gauche. Quelques-uns se dirigèrent par la rue Saint-Pierre, vers Leffe, et<br />

c'est ainsi que, non loin du Collège communal, l'ouvrier gazier, Auguste Georges<br />

fut tué sur le seuil de sa porte, au moment où il rentrait chez lui (1).<br />

Les habitants de la rue Petite et de la rue Adolphe Sas passèrent eux<br />

aussi des moments angoissants, car les soldats tiraient partout en poussant des<br />

hurlements sauvages. C'est ainsi que fut blessé le boucher Zéphir Cléda. Les<br />

énergumènes, ivres sans doute, se risquèrent jusqu'à la Collégiale, où le doyen<br />

les vit au coin de l'église (2). Les officiers se démenaient <strong>pour</strong> empêcher leurs<br />

hommes de s'aventurer plus loin et de tomber ainsi sous les balles françaises.<br />

Les soldats n'obtempérant probablement pas, quelques coups de revolver (qu'on<br />

entendit distinctement) eurent raison des mutins, qui disparurent.<br />

Entendant la fusillade crépiter rue Saint-Jacques, les Français dirigèrent leur<br />

feu dans cette direction ; quelques coups de canon furent tirés (3).<br />

Nicolas Schram raconte que deux obus français sont tombés à la même<br />

place, devant l'escalier de la première maison de la cité, par conséquent à côté<br />

de la sienne. Il a entendu des gémissements et des plaintes, et, le lendemain,<br />

il a vu à cet endroit des (laques de sang. Il est probable que cette énergique<br />

intervention française a quelque peu hâté le départ des troupes allemandes;<br />

toujours est-il que, leurs beaux exploits accomplis, les soldats ennemis remontèrent<br />

la route de Ciney, laissant le feu achever leur œuvre... Cinq personnes carbonisées,<br />

un homme tué sur le coup, une femme morte le surlendemain des suites de<br />

ses blessures, plusieurs autres civils grièvement blessés, bon nombre de maisons<br />

détruites, beaucoup d'autres endommagées : tel est le bilan de l'opération.<br />

Il est impossible d'évaluer les pertes de l'ennemi. Le lendemain, près de<br />

chez Stéphenne, Charles Bietlot vit un soldat allemand, couché par terre, le<br />

crâne fracassé. Ce n'était pas la seule victime atteinte par « un instrument<br />

contondant », car le sous-officier Rost déclare en avoir vu un transporté au<br />

(1) La veuve Delaey, entendant les Allemands arriver, ouvrit la porte à son {ils Philippe et lui<br />

fit signe de se dépêcher. Auguste Georges, qui l'accompagnait, était resté un peu en arrière, près du<br />

Collège communal, et revint en courant. M m(3 Delaey, qui n'avait pas encore refermé sa porte, vit<br />

tomber Georges devant sa demeure, atteint mortellement par une balle. Tout près de lui, Eugène<br />

Cassart fut légèrement blessé.<br />

(2) « Le bataillon s'avança jusqu'au pont, constata que ce dernier était occupé par l'ennemi et se<br />

retira. » Livre Blanc, p. Î17.<br />

(3) Camille Puissant dit : « Il y eut un coup de canon français, suivi d'une sonnerie de clairon<br />

allemand, puis des coups de sifflet se sont répandus de proche en proche, en descendant la rue Saint-<br />

Jacques. Les Allemands alors sont remontés. »

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