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documents pour servir a l'histoire

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2O0<br />

bras, il me dit : « Ouvrez la bouche! » Il me déversa si brusquement une forte gorgée<br />

dans la gorge, que je faillis étouffer, puis il me jeta le reste du verre en pleine<br />

figure ft).<br />

Au milieu de la nuit, je fus prise d'une forte fièvre; heureusement, je vis<br />

arriver d'autres prisonniers qui me reconnurent et me prodiguèrent leurs soins.<br />

Le lendemain, vers to heures, on signale le feu à la maison voisine et<br />

tout le monde de s'enfuir, sans songer à m'emporter. Bientôt les flammes gagnent<br />

la maison Bourdon, l'escalier prend feu et j'entends tout s'effondrer à l'étage<br />

supérieur. J'appelle au secours, et deux soldats qui passent, me transportent dans<br />

un fauteuil qu'ils déposent sur la rue. J'assiste ainsi au défilé des troupes, des<br />

camions, des chariots, etc. Après trois quarts d'heure, on me conduit dans la<br />

maison d'Alphonse Gaudinne, dit Bayant. Mais celle-ci devient, elle aussi, dans<br />

le courant de l'après-midi, la proie des flammes. Il fallut donc encore une fois<br />

me transporter, toujours au prix d'horribles souffrances.<br />

Je restai aux Rivages jusqu'au mercredi, et c'est alors, seulement, qu'on me fit<br />

repasser l'eau sur le pont de bois et qu'on me mena à l'ambulance établie à Neffe<br />

chez Halloy. J'y fus soignée pendant quinze jours et je passai ensuite encore trois<br />

mois à l'hôpital de Dinant.<br />

§ 2. — L'envahissement du quartier de « la Dinantaise ».<br />

Tandis que les Allemands faisaient prisonniers tous ceux qui se<br />

trouvaient dans les maisons aux abords de l'endroit où ils allaient<br />

construire leur pont de bateaux, et les rangeaient contre le mur du jardin<br />

Bourdon <strong>pour</strong> les y assassiner lâchement, que devenait le restant de la<br />

population des Rivages et notamment les habitants du quartier de la<br />

Dinantaise (2)?<br />

A partir de 16 heures, le tir des Français devenant de plus en plus intermittent,<br />

les soldats se risquèrent au delà du Rocher Bayard, en aval, et, pénétrant dans<br />

toutes les maisons, en firent sortir les habitants qu'ils dirigèrent vers Anseremme (3).<br />

De ce nombre furent les familles Lardinois, Piette, Royaux, Defrance, Baudart,<br />

Gonze, etc.. .Tous ces civils virent, en passant devant la propriété Bourdon, le groupe<br />

des prisonniers qui allaient bientôt être fusillés. Au fur et à mesure qu'on avançait<br />

dans le quartier de la "Dinantaise, le cortège se grossissait d'hommes, de femmes et<br />

d'enfants arrachés à leur domicile. On est ainsi allé jusqu'à l'Hôtel Beau-Séjour,<br />

situé sur Anseremme (4). Un malheur y coûta la vie à Charles Lemer, âgé de i3 ans<br />

(t) Nous conseillons la lecture du rapport 5i du "Livre Blanc, dans lequel le médecin de régiment Petrena<br />

raconte avec quelle sollicitude les Allemands soignaient les civils blessés !<br />

(2) Importante fabrique de mérinos, où travaillaient tous les ouvriers du quartier (fig. i3i\<br />

(3; Les soldats leur criaient : « Pas d'armes? sécurité de l'armée, pas de mal ! »<br />

(4) A Anseremme, il n'y a eu de brûlé qu'un pâté de maisons joignant le « Pont de Penant »,- côté<br />

Meuse, comprenant l'ancien hôtel Piérard, occupé par la famille Wareée, et la maison d'habitation et la<br />

brasserie Brasseur, non loin de l'Hôtel Beau^Séjour, que les Allemands n'ont pas dépassé le 23.

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