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documents pour servir a l'histoire

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En descendant la Montagne, nous l'avons revu. Mon frère Alexis lui a dit :<br />

« Ils ont tué mon père !» Il a répondu : « Ce sont des lâches ! » (i).<br />

En faisant des arrêts, ce groupe de familles s'approcha peu à peu de la<br />

Place d'Armes ; mais il ne dépassa pas le mur Tschoffen : des soldats qui<br />

se trouvaient derrière la prison, lui firent signe de ne pas avancer davantage.<br />

Il fit demi-tour et fut conduit « chez Bouille ». En route, vinrent<br />

s'adjoindre les familles Herbecq et Tschoffen (2).<br />

Nous allons maintenant suivre les Allemands pas à pas à travers les<br />

rues les plus populeuses de la ville, dont ils concentrent les habitants<br />

« chez Bouille ». Les civils seront soumis à toutes espèces de tourments<br />

elles Allemands y couronneront leur œuvre en procédant, cette fois, non<br />

plus à des massacres individuels, mais à des exécutions en masse.<br />

§ 4. — A la forge Bouille.<br />

Le quartier Saint-Roch fut envahi dès 6 heures du matin. Le lecteur<br />

sait comment furent reçus, Place de Meuse, les premiers soldats qui, par<br />

la rue d'Enfer, voulurent s'approcher du fleuve. Ceux qui les suivirent<br />

ne renouvelèrent pas la tentative; ils évitèrent soigneusement les endroits<br />

dangereux (3) et, protégés par le rideau du couvent des Pères Oblats et<br />

des maisons contiguës, ils s'établirent au carrefour où viennent aboutir<br />

la rue Courte Saint-Roch, la rue du Pont-en-Ile, la rue d'Enfer et la<br />

rue En-Ile. (Voir plan fig. it3.)<br />

A 6 h. 1/2., tandis que la Croix-Rouge (4) s'installait chez M. le<br />

docteur Baivier, chez M me veuve Hubin et à l'ancienne forge Bouille (5),<br />

(t) Les 3 fils Firmin devaient être fusillés le soir au mur Tschoffen (fig. i(5z).<br />

(i) L'officier, qui commandait le détachement, était du >8i 6 régiment- Il était extrêmement surexcité. Il<br />

déchira, sans le lire, le billet remis à 7 1/2 heures à M. Herbecq : « Das nichts ! aile heraus ! »<br />

(3) Il n'eût pas été impossible aux Français de prendre en enfilade la rue d'Enfer tout entière jusqu'à<br />

la maison Bouille qui y fait face. Toutefois la chose présentait de sérieuses difficultés à cause de l'étroitesse et<br />

de la sinuosité de la rue qui réduisaient le champ de tir à un espace très restreint, et à cause de la présence,<br />

dans le jardin des Sœurs de Charité, d'arbres qui, surplombant la rue, masquaient le but à atteindre. En fait,<br />

on ne relève, dans la façade de la maison Bouille, aucune trace de balles françaises, et l'on peut dire que la<br />

zone dangereuse ne s'étend pas au-delà du jardin des Soeurs.<br />

(4) Voici ce que dit dans son rapport le colonel Kielmannsegg : « Nos propres blessés, de même que les<br />

habitants blessés — ces derniers atteints surtout par le feu ennemi partant de la rive gauche de la Meuse —<br />

furent pansés et soignés dans une maison aménagée à cet effet, par l'Oberarta Dr. Marx, médecin au<br />

z e bataillon du régiment du Roi n° 100 » (annexe 7). Il oublie de dire dans quelles circonstances M lle Marsigny<br />

et François Gilles, par exemple, ont été atteints par des balles françaises : ce sont les Allemands eux-mêmes<br />

qui les y ont exposés.<br />

(5) M. le docteur Baivier était parti <strong>pour</strong> la France. Une douzaine d'Allemands ont été enterrés dans son<br />

jardin — M me Hubin s'était réfugiée rue de Maibe. — L'ancienne forge Bouille servait de remise à

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