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documents pour servir a l'histoire

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le coup. Mon fils Cari eut le poumon droit traversé de part en part. La seconde<br />

servante, Bertha Miécret, reçut une balle dans la main gauche. Quant à moi, je fus<br />

atteint de trois balles, dont l'une me brisa l'avant-bras droit, la seconde me traversa<br />

le buste sous l'épaule et la troisième m'entra dans le ventre du côté gauche <strong>pour</strong><br />

ressortir en séton près de l'épaule, à raison de ma position couchée par terre.<br />

Ma femme seule, sans qu'on puisse expliquer comment, était indemne. A force de<br />

supplications, elle parvint à faire arrêter le feu.<br />

Lorsque le calme parut quelque peu rétabli, mon épouse en profita <strong>pour</strong> aller<br />

chercher du secours chez M me Poncelet, au-delà du passage à niveau du chemin<br />

de fer de Bouvignes à Dinant. Arrivée au dit passage, elle fut saisie par des soldats<br />

et placée avec d'autres civils contre le mur <strong>pour</strong> y être fusillée. Mais, cette fois<br />

encore, grâce à sa connaissance de la langue allemande, elle eut la vie sauve et<br />

obtint la même faveur <strong>pour</strong> ses compagnons d'infortune; avec ceux-ci elle fut<br />

retenue prisonnière chez M me Poncelet.<br />

Ne voyant pas arriver les secours attendus, avec mon fils et Bertha Miécret,<br />

je me traînai comme je pus jusque chez M me Poncelet, confiant à la servante une<br />

valise contenant des papiers domestiques et tous les bijoux de la famille. Arrivés au<br />

passage à niveau du chemin de fer, nous sommes arrêtés et les soldats arrachent la<br />

valise à la servante. Sur une plainte portée par ma femme en main d'un officier<br />

allemand, une enquête fut ouverte, et la valise fut retrouvée plusieurs mois plus<br />

tard dans le Luxembourg, mais sans bijoux (bien-entendu); les papiers domestiques<br />

seuls s'y trouvaient encore intacts.<br />

Bientôt d'autres prisonniers vinrent nous rejoindre chez M me Poncelet et, vers<br />

le soir, nous y étions au nombre de 80 environ, sous la garde de soldats allemands.<br />

Le lendemain, mon fils et moi, tous les deux blessés, nous étions étendus sur des<br />

matelas de fortune, lorsque les soldats nous disent de nous en aller en toute hâte,<br />

parce qu'on va bombarder la maison. Nous n'avons même pas le temps de nous<br />

habiller, et, en costume très sommaire, nous nous dirigeons vers Bouvignes. Avec<br />

les miens, je me rendis à la Croix-Rouge établie au château de M. Amand.<br />

24 l<br />

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