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documents pour servir a l'histoire

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N° 461. Le dimanche soir, vers 22 heures, après avoir erré longtemps à la recherche des<br />

miens, je rencontrai, quai de Meuse, M. Paul Ransonnet, qui me proposa de passer<br />

la Meuse sur une barquette de pêche qu'il venait de renflouer au prix des plus<br />

pénibles efforts. C'est ainsi que vers 23 heures, nous prîmes place à sept personnes<br />

sur cette frêle embarcation au quart remplie d'eau. C'est M. Bony qui ramait. Scène<br />

inoubliable ! Le ciel était éclairé comme en plein jour par l'incendie qui se propageait<br />

de toutes parts. Des coups de feu tirés de divers côtés dans la direction de la<br />

barque firent craindre un moment de ne pas arriver à bon port. Enfin, nous abordâmes<br />

sains et saufs sur la rive gauche. En suivant la ligne du chemin de fer nous<br />

sommes arrivés au passage à niveau de Saint-Médard où nous avons pris la route de<br />

Philippeville. Vers 1 heure du matin nous étions à Onhaye dans les lignes françaises.<br />

Plus d'une fois, pendant cette nuit tragique, cette même barque transporta<br />

sur l'autre rive des civils qui fuyaient. Voici ce que dit à ce propos<br />

M. Alphonse Bony qui, au pied du mur Tschoffen, était parvenu à se<br />

faufiler au milieu des femmes et avait ainsi échappé à la fusillade (t) :<br />

N° 462. Je me suis alors dirigé vers la Meuse et j'ai vu là au bord de l'eau M. Ransonnet<br />

avec sa femme. Il m'a demandé de lui faire passer l'eau dans sa barque, ce<br />

que j'ai fait et puis je suis revenu <strong>pour</strong> en passer d'autres. J'ai fait trois ou quatre<br />

voyages. Au dernier, j'ai transporté ma fille et ses enfants et nous nous sommes<br />

dirigés vers la gare par la rue de la Station. Arrivés en face de la maison de<br />

l'avocat Thirionnet, un soldat a crié « halte ! » Nous avons rebroussé chemin et<br />

nous avons repassé l'eau à peu près à hauteur de Mouchenne (2) <strong>pour</strong> nous réfugier<br />

au café Gambrinus, place de Meuse (fig. 213, n° 35) (3).<br />

§ 10. — Les dernières victimes.<br />

Avant de retrouver les civils enfermés dans la prison, nous devons y<br />

accompagner un autre groupe, découvert le soir seulement par les<br />

Allemands, Montagne de la Croix.<br />

N° 463. Nous avions passé toute la journée du 23, raconte Victor Georges, cachés dans<br />

une cave creusée dans le roc et dissimulée par un chariot (fig. 2t3, n° 8) (4). Le soir,<br />

vers 18 heures, croyant qu'on pouvait impunément se montrer, nous sommes sortis.<br />

Nous avons aussitôt été faits prisonniers. Il y avait parmi nous six hommes : mes deux<br />

frères Auguste et Alexandre Georges, ce dernier estropié, Léon Baudart, un voisin<br />

(1) Son gendre, Jules Lemineur, venait d'y être tué.<br />

(2) « Lieu dit » sur la rive gauche, sous le couvent des Sœurs Dominicaines. (Voir fig. 214, n° 23.)<br />

(3) C'est là que sa fille, M me Lemineur-Bony, fut blessée le lendemain par des éclats de vitres, alors que<br />

M me Monin, qui se trouvait à côté d'elle, était mortellement atteinte par une balle qu'avait tirée un soldat posté<br />

sur la rive gauche.<br />

(4) Ils y étaient t8 personnes.

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