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documents pour servir a l'histoire

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ttô<br />

celui de sa mère, Eloïse Bovy, épouse Gérard, qui venait d'être tuée avec d'autres<br />

membres de sa famille, comme je l'appris plus tard.<br />

Personne, que je sache, n'a vu tuer les hommes de notre groupe. Lorsque nous<br />

avons été libérés, le jeudi suivant, les cadavres avaient déjà été enterrés dans le<br />

jardin Mabille. Ce n'est que vers la mi-octobre qu'on les exhuma. Il y en avait six :<br />

mon mari, Joseph Coupienne, mon fils Camille, mes deux neveux, Antony et Victor<br />

Winand, et Leopold Barzin. Parmi les Pécasse, il n'y avait pas d'homme. Le gendre<br />

de JVlabille, Eli Solbrun, aura sans doute voulu se sauver, car il n'était plus avec<br />

nous quand les Allemands nous ont fait sortir. On ne sait où il a été tué, mais son<br />

cadavre a été retrouvé dans la cour de la Gendarmerie, et Emile Lahaye, le lundi,<br />

a été chargé de l'enterrer dans le jardin Laurent avec tous les fusillés de la rue des<br />

Tanneries.<br />

§4. — Les crimes de la rue Sax et de la rue Petite.<br />

Il suffit de jeter un rapide coup d'œil sur la carte (fig. au)<br />

<strong>pour</strong> se rendre compte qu'à part quelques propriétés situées à Meuse<br />

et certains grands bâtiments tels que la gendarmerie, le Collège communal<br />

et l'école régimentaire, toutes les maisons, depuis la Collégiale<br />

jusqu'au Pâtis de Leffe, ont été systématiquement incendiées, à l'exception<br />

de trois d'entre elles situées au coin de la rue des Orfèvres et de<br />

la rue Saint-Pierre. On croit généralement que ces trois immeubles<br />

furent épargnés parce que les Allemands trouvèrent dans une cave le<br />

cadavre de la veuve Lahaye, décédée la veille et déjà mise en bière.<br />

Dans les pages qui précèdent, le lecteur a déjà pu s'édifier et<br />

constater que les troupes de la 46 e brigade ne se contentèrent pas<br />

d'incendier, mais ajoutèrent le crime à la destruction. Toutefois, nous<br />

n'avons jusqu'à présent suivi les 108 e et 182 e régiments qu'au-delà de<br />

la place Patenier; il nous reste maintenant à voir ce qu'ils firent des<br />

habitants de la rue Sax et de la rue Petite. Leur tâche de ce côté<br />

fut plus aisée, car la presque totalité de la population avait fui, notamment<br />

après les événements de la rue Saint-Jacques, le 21 au soir. Si<br />

nous ne nous trompons, trente-trois personnes seulement (t) étaient restées<br />

chez elles dans ce quartier si populeux. Ces malheureux, trop confiants<br />

dans les sentiments d'humanité de l'ennemi, furent appréhendés, malmenés,<br />

et presque tous les hommes, <strong>pour</strong> la plupart des vieillards, tués.<br />

(1) Voici leurs noms : Rue Sax : Léon Simon, sa femme, sa belle-sceur (Thérèse Gilles) et cinq enfants;<br />

Auguste Couillard, son fils Amand et sa fille Julie; le docteur Remy; Joseph Bourdon et sa femme; Amand<br />

Lion et son fils; M m8 Maillen et sa fille Palmyre. Rue Petite .'Jules Monard et sa femme; Théophile Bouchât;<br />

Alexandre Vilain. Rue Sainlr*Jacques : Camille Puissant, sa femme et son fils; Alphonse Herman, sa femme<br />

et sa beller-sceur (Marie Pirot); le vieux Lecat, que les Allemands n'ont pas inquiété ; Jules Materne et sa<br />

femme et enfin Joseph Kinif et sa femme. Il faut noter que les Schram avaient fui et ne sont rentrés chez eux,<br />

rue Saint-Jacques, que le lundi. (Voir rapport n° 437.)

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