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documents pour servir a l'histoire

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circonstances, les uns, le lundi, les autres, le mardi, furent faits prisonniers<br />

et conduits à Leffe.<br />

N° 495. 'Rapport du Frère Martin, Directeur de la maison Sainl~Perpèle,<br />

des Frères des Ecoles chrétiennes.<br />

Dès le samedi soir, 22 août, une centaine de personnes vinrent chercher asile<br />

dans l'établissement des Frères (fig. 212, n° 34) et nous mîmes volontiers à leur<br />

disposition tous les locaux et même les provisions de bouche.<br />

Le dimanche matin, la communauté se rendit à la messe dite chez les Sœurs de<br />

Notre-Dame par l'abbé Gérard. Vers i3 heures, nous vîmes les premières lueurs de<br />

l'incendie un peu partout : l'Hôtel des Postes, le Collège de Bellevue, le Château de<br />

Bonsecours et enfin la Collégiale elle-même, étaient en flammes.<br />

Vers 19 heures, arrivèrent une foule de femmes et d'enfants, qui firent irruption<br />

en criant et en se lamentant. Ils avaient presque tous assisté à la fusillade du mur<br />

Tschoffen. Nous avions quelque peine à croire les récits atroces qu'ils nous en<br />

faisaient; sur leurs instances, on dressa une échelle contre le mur de la propriété<br />

de M. Dechamps, <strong>pour</strong> leur permettre par là de gagner les hauteurs.<br />

Quant à nous, après avoir consommé les Saintes Espèces, nous restâmes blottis<br />

sous les arbres qui bordent le jardin. Bien nous en prit, car nous entendîmes bientôt<br />

une vive fusillade qui accueillait les fugitifs. Plusieurs devaient en être victimes,<br />

nous l'apprîmes plus tard. Peu de temps après, tout le monde rentrait dans<br />

l'établissement.<br />

Le lundi matin, nous ne fûmes pas encore inquiétés; mais, l'après-midi, vers<br />

t3 heures, des soldats vinrent nous prendre; nous stationnâmes quelque temps sur<br />

la Grand'Place et, de là, nous fûmes conduits à l'école régimentaire. Depuis lors,<br />

notre sort fut lié à celui des Prémontrés et, avec eux et d'autres ecclésiastiques, nous<br />

fûmes conduits à Marche où nous restâmes quelques semaines prisonniers chez<br />

les Pères Carmes.<br />

N° 496. Rapport de M. l'abbé Schillz, curé+doyen de Binant.<br />

Le dimanche, a3 août, après l'unique messe célébrée dans la Collégiale, je<br />

congédie tout le monde, et la plupart des habitants du quartier se réfugient chez les<br />

Frères des Ecoles chrétiennes, rue En-Rhée. Je rentre chez moi avec le vicaire<br />

Delacharlerie. Pendant toute la matinée, j'entends gronder le canon, mais je ne vois<br />

rien d'anormal. Vers i3 heures, un officier allemand, revolver au poing, s'avance<br />

jusqu'au pied de l'escalier du fort, puis s'en retourne. L'ennemi est donc en ville.<br />

Par mesure de prudence, avec le vicaire et la servante, je me réfugie dans la cave<br />

à charbon, sous la sacristie. C'est de là que, vers 16 heures, je vois le drapeau<br />

national qui est arboré au clocher de l'église, léché par les flammes. Nous nous<br />

hâtons de rentrer dans le presbytère; nous prenons à la hâte un matelas et un peu<br />

de linge et nous nous rendons dans une sorte de cave creusée dans la montagne.<br />

Voulant cependant mettre en sûreté le Saint-Sacrement, je redescends à l'église,

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