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documents pour servir a l'histoire

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fusils allemands braqués sur lui, il s'est retiré. » M me Wauters précise,<br />

et elle n'est pas la seule, et dit que c'est Alfred Brihaye qui fut rejeté<br />

dans les flammes. M lle Maria Sinzot est non moins affirmative (t).<br />

L'effroi augmentait. M me Mùller qui, le matin encore, avait rassuré<br />

ses compagnes après avoir interrogé les soldats, répondit cette fois à une<br />

question que lui posait l'épouse Lemineur : « Ah ! madame, pauvre<br />

Dinant, tout feu et tout sang ». Elle avait probablement perçu les propos<br />

tenus par ses compatriotes, et savait désormais à quoi s'en tenir.<br />

Dans l'écurie même affolement : on aurait voulu se cacher sous<br />

terre. « M.Wasseige, Jacques, André, Etienne et Elisabeth, se réfugient<br />

sous la mangeoire des animaux, dit M lle Binamé, tandis que Pierre et<br />

moi nous nous abritons la tête sous des caisses à sucre. »<br />

Soudain, par la fenêtre de l'écurie, dont le carreau avait été cassé,<br />

un officier cria : « Sauve qui peut, la ville est en feu, ceux qui veulent se<br />

sauver n'ont qu'à sauter par la fenêtre ! » Nul ne saura jamais décrire la<br />

scène qui se déroula dans cette pièce relativement exiguë, où se trouvaient<br />

massées près de deux cents personnes. Ce furent des cris déchirants, des<br />

plaintes sans nom, des bousculades épouvantables. La porte avait été,<br />

nous l'avons dit, fermée à clef après le passage des premières victimes.<br />

Il ne restait donc d'autre issue qu'une étroite fenêtre à hauteur<br />

d'homme (2), et c'est par là que devaient s'échapper tous les prisonniers<br />

!<br />

N° 448. Ma femme qui sait l'allemand, raconte M. Louis Drion, voulut parlementer.<br />

Elle monte sur une chaise, sans atteindre la hauteur de la fenêtre; on l'élève avec<br />

les bras et elle peut ainsi dire à l'officier qu'il est impossible, vu la hauteur de la<br />

fenêtre, de passer tous par là ; elle le prie donc d'ouvrir la porte. L'énergumène<br />

répond grossièrement qu'il a perdu les clefs.<br />

Mais le danger d'incendie devenant de plus en plus imminent rend l'évasion<br />

nécessaire et urgente. Ma femme passe la première, en se faisant plusieurs<br />

blessures dont elle gardera les traces. Elle est suivie de quelques autres per.sonnes.<br />

(1) Le cadavre d'Alfred Brihaye fut retrouvé dans une annexe épargnée par le feu de la maison Gilles;<br />

il était horriblement blessé aux reins.<br />

Certaines personnes ont cru que Joseph Lebrun, dit la « Petite Semaine », était resté dans les flammes<br />

de la maison Gilles. Le matin il ne pénétra pas dans la maison Bouille avec sa sœur, la famille Gilles et leurs<br />

voisins; on le vit dans la forge, mais il voulut sortir <strong>pour</strong> satisfaire un besoin naturel; un soldat le poussa<br />

violemment dans la cour Gilles, Le mercredi matin M. m& Frankinet vit son cadavre parmi ceux qui étaient en<br />

tas sur la rue devant l'ancienne forge. C'est tout ce qu'on sait de certain à son sujet.<br />

(N. B. — Sur le plan (fig. 2t3) le n° 3i a été mis par erreur sur la maison Edouard Baudouin. La maison<br />

François Gilles est celle à côté, qui fait le coin de la rue d'Enfer et de la rue Enfile.)<br />

(2) Cette fenêtre est à 1 m. 60 du sol- (Voir fig. 119, -r.)

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