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documents pour servir a l'histoire

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Le mercredi 19 août, la journée fut un peu plus chaude. La voix du canon se fit<br />

entendre et l'artillerie allemande établie près de la ferme de Viet, sur la rive droite,<br />

lança quelques obus sur la ferme de Rondchêne, au-dessus de Neffe. Elle fut bientôt<br />

réduite au silence par les « j5 » français.<br />

Les cavaliers allemands s'avancent impunément jusqu'aux abords du fleuve sur<br />

la rive droite qui n'est plus gardée par les Français. Un uhlan, descendu par la route<br />

du Froidvau, traverse presque toute la ville dans sa longueur et remonte par la<br />

route de Ciney. Le soir, un second uhlan, venant également de la direction des<br />

Rivages, aperçoit M. Henin sur le seuil de sa porte et lui demande : « Poste? »<br />

M. Henin, de bonne foi, le conduit au bureau central des postes, situé à quelques<br />

mètres de là. Le soldat lui fait comprendre par gestes qu'il y a méprise et continue<br />

tranquillement sa route en obliquant, comme son camarade, par la rue Sainte<br />

Jacques. C'eût été le moment, <strong>pour</strong> « la population fanatique de Dinant », de<br />

sévir sur des cavaliers isolés; elle n'en fit rien.<br />

Pendant la journée du jeudi 20 août, de tous côtés arrivent des messages de<br />

plus en plus précis annonçant la marche en avant de l'ennemi et une nouvelle<br />

rencontre inévitable; cependant l'atmosphère, lourde de menaces, ne trouble<br />

pas encore outre mesure les Dinantais, qui croient tout au plus avoir à se cacher<br />

dans leurs caves pendant la bataille, comme ils l'ont fait le samedi précédent. La<br />

confiance dans la force et la bravoure des Alliés reste inébranlable et on a la conviction<br />

que, tant que les culottes rouges garderont la Meuse, celle-ci ne sera pas<br />

franchie par l'ennemi.<br />

Deux cavaliers allemands descendent, l'après-midi de ce jeudi, les Fonds de<br />

Leffe, et s'arrêtent même un instant au moulin Capelle. L'un d'eux reconnaît<br />

M. Capelle <strong>pour</strong> l'avoir rencontré jadis à la foire de chevaux à Ciney. On se quitte<br />

après s'être donné une bonne poignée de main ! Encore une fois, si les civils de<br />

Dinant avaient voulu seconder l'armée et lui prêter main-forte, <strong>pour</strong>quoi ne pas<br />

commencer par s'en prendre à quelques unités qu'il eût été si facile de mettre à la<br />

raison ou de faire disparaître?<br />

Enfin, nous en sommes arrivés à cette journée du vendredi 21 août, qui devait<br />

se terminer d'une façon tragique et faire concevoir des appréhensions bien fondées<br />

<strong>pour</strong> l'avenir.<br />

Dans le courant de l'après-midi, quelques coups de canon français furent tirés<br />

dans la direction de la ferme de Viet où l'on avait aperçu un rassemblement de<br />

cavalerie. Celle-ci fut promptement dispersée.<br />

Mais hâtons-nous de rapporter les événements qui se déroulèrent le soir dans<br />

la rue Saint-Jacques.<br />

*<br />

* *<br />

Le vendredi, vers 20 h. 3o, un uhlan descendant la rue Saint-Jacques s'est<br />

avancé jusque devant la maison de Puissant, puis a rebroussé chemin. Louise<br />

Ronvaux et d'autres encore l'ont parfaitement aperçu. Venait-il en simple curieux,<br />

ou bien avait-il été envoyé <strong>pour</strong> reconnaître les lieux et s'assurer que les Français<br />

ne défendaient pas la route? On ne peut qu'émettre des suppositions, mais cette<br />

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