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documents pour servir a l'histoire

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i^6<br />

et de non-coupables, les premiers fusillés, les autres emprisonnés ; elle est<br />

contraire à la réalité (i).<br />

Ne discutons pas sur la signification du terme « otages », et contentons-nous<br />

de constater que les Allemands accusent la population dinantaise<br />

d'avoir continué à tirer sur leurs troupes et que, malgré cela, ils n'ont<br />

procédé à aucune exécution d'otages. — De quelque côté qu'on l'examine,<br />

la thèse allemande est insoutenable- C'est un défi à la conscience publique!<br />

Après cette digression longue, mais nécessaire, revenons aux faits.<br />

La visite des maisons de la rue Grande continuait, et en même temps<br />

celle des maisons de la rue Saint-Menge, de la rue des Fossés, de la rue<br />

Saint-Michel et d'une partie de la rue En-Rhée.<br />

Il restait des morts et des blessés à relever sur la place de Meuse.<br />

Encore une fois des civils durent faire l'office de brancardiers. Joseph<br />

Delens et Joseph Taquet furent pris dans la forge, Edgar Guillaume et<br />

Camille Wilmotte dans l'écurie. Les premiers ramenèrent huit cadavres ;<br />

les deux autres firent cinq fois le voyage ; ils relevèrent d'abord deux<br />

tués puis deux blessés (tel était le commandement) ; le dernier Allemand<br />

qu'ils relevèrent n'était qu'un simulateur : il sauta de la civière avant<br />

d'arriver à destination et détala à toutes jambes !<br />

On s'imagine aisément combien pénible fut la situation de cette<br />

population au fur et à mesure qu'elle s'entassait toujours plus nombreuse<br />

dans des locaux exigus où la plupart du temps il fallait se tenir debout ;<br />

la faim, la soif (2), la fatigue, les émotions, les heures qui s'écoulaient,<br />

l'atmosphère viciée de la place, tout concourait à rendre cette situation<br />

de plus en plus lamentable. De grandes personnes se trouvèrent mal, des<br />

enfants surtout : Marthe Février, âgée de 9 ans, et Marthe Adnet ont<br />

faibli trois fois, la première dans le café ou la cour, la seconde dans la<br />

remise attenant à la maison; Elisabeth Wasseige, âgée de 12 ans, dut<br />

être ranimée au moyen d'un peu d'éther qu'avait sur elle une personne<br />

présente.<br />

Cependant, les gardiens, au début du moins, n'étaient pas méchants.<br />

On en vit donner à boire et à manger ; du chocolat, des bonbons furent<br />

distribués aux enfants. Mais, ici encore, il faut s'abstenir de généraliser;<br />

il est clair que les provisions ne coûtaient rien, et que les distributions<br />

n'atteignirent pas la plus grande partie des prisonniers. En outre, les<br />

(1) Les prisonniers de Cassel s'entendirent désigner sous ïe nom d'otages <strong>pour</strong> la première {ois à Namur,<br />

ie 18 novembre 1914» lorsque le Gouverneur, général von Longchamps^Berryer, harangua le premier convoi<br />

qui rentrait à Dînant.<br />

(2) Beaucoup de Dinantais n'avaient pas eu le temps de prend-re !e premier déjeuner.

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