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documents pour servir a l'histoire

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fort bien que les soldats sortaient de la maison Dandoy, d'où ils revenaient avec<br />

des bonbons qu'ils nous distribuaient.<br />

Le cadavre de mon mari a été retrouvé une dizaine de jours après à l'écluse<br />

de Houx, avec celui d'un Père Blanc et d'un soldat français.<br />

La famille Schram-Toussaint a trois fois son nom inscrit au nécrologe<br />

dinantais. Un des fils, Nicolas Schram, va nous raconter comment,<br />

ayant échappé tous le dimanche, trois d'entre eux ont été pris le lundi et<br />

fusillés sur la route de Ciney.<br />

4-J7- La nuit du 21, en voyant les Allemands mettre le feu, rue Sainte-Jacques, à<br />

toutes les maisons, nous avons quitté la nôtre (1) qui se trouvait être la dernière<br />

à gauche en montant, avant la « Cité ». Nous nous sommes réfugiés, par les hauleurs,<br />

dans la direction de l'église de Leffe et, le lendemain, nous nous sommes<br />

rendus dans l'ancienne maison Pierre Thirionnet, place Patenier, où nous savions<br />

qu'il y avait des caves sûres. Nous y avons rencontré mon frère Jules avec sa femme,<br />

nous étions en tout dix personnes. C'est là que nous avons passé la journée du<br />

dimanche 23.<br />

Le soir seulement, nous sommes descendus dans la cave, et, la nuit du dimanche<br />

au lundi, la maison a brûlé au-dessus de nous, sans que nous pussions fuir, les<br />

Allemands ayant à dessein rebouché les soupiraux que nous avions débouchés.<br />

Le lundi matin, nous sommes parvenus à nous dégager de notre prison et nous<br />

nous sommes enfuis dans des directions différentes, sauf mon père, qui étant infirme<br />

est resté caché dans la cave.<br />

Avec le vieux Hendrickx, en escaladant des murs derrière la Collégiale, je suis<br />

parvenu jusque chez M. le Doyen qui nous a servi à déjeuner. De là, en traversant la<br />

Grand-Place presque déserte, nous nous sommes rendus chez Somme, rue En-Rhée.<br />

Mais, saisi d'un certain remords, je suis retourné chez Pierre Thirionnet : j'y ai pris<br />

mon vieux père sur mes épaules et je l'ai emporté rue Saint-Jacques, où je l'ai étendu<br />

sur son lit. Un peu plus tard, ma mère et Arthur sont venus nous rejoindre. C'est<br />

alors que, voyant arriver des Allemands, je suis allé me cacher dans un fenil où se<br />

trouvaient déjà Lucien Porignaux et son jeune fils. (Voir rapport n° 424.)<br />

Mon père, ma mère et mon frère Arthur ont été pris par les soldats et conduits<br />

jusque devant la maison d'Achille Stéphenne, où ils ont été fusillés. C'est là que<br />

quatre jours après, lorsqu'il me fut permis de circuler, je vis leurs cadavres.<br />

Il y avait en tout huit corps, jetés pêle-mêle les uns sur les autres, sur l'accotement<br />

gauche. Avec les miens, se trouvaient aussi le vieux Monard et le père Couillard.<br />

Les trois autres devaient être des étrangers, car, quoique connaissant bien tous les<br />

Dinantais, je ne les reconnus pas.<br />

En rentrant en ville, le jeudi, je vis un cadavre à moitié carbonisé rue Sax, en<br />

face de la pharmacie Paquet (2). C'était vraisemblablement celui du Docteur Remy.<br />

(1) Il y avait quatre personnes : Egide Schram, le père; sa femme, Marie Toussaint, et deux (ils, Nicolas<br />

et Arthur.<br />

(z) Exactement vers ie coin formé par la maison « Au Castor » et la maison du greffier de la Justice de<br />

Paix Lecocq.

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