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documents pour servir a l'histoire

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t6o.<br />

Constant Bovy, chauffeur de la maison Degraux, se trouvait avec nous dans la<br />

maison particulière de M me Degraux. Quand les Allemands nous y découvrirent, ils<br />

nous firent tous sortir et nous conduisirent à la forge Bouille. Bovy fut mis à part :<br />

on a raconté que les soldats l'avaient mené au Casino et l'y avaient fusillé. Toujours<br />

est-il qu'on y a retrouvé son cadavre (\).<br />

En nous rendant à la forge Bouille, nous avons vu la barricade élevée au bout<br />

de la rue Wiertz et nous avons rencontré le docteur Cassart, accompagné de soldats<br />

allemands. Beaucoup de maisons brûlaient déjà, notamment celles de Louis Hachez,<br />

de Jules Lemaire et de Nestor Trembloy, rue Grande.<br />

J'étais toujours avec ma vieille mère et ma vieille tante.<br />

Nous sommes revenues de la fusillade du mur Tschoffen par la rue Saint-Roch<br />

et la rue d'Enfer. Place de Meuse, nous sommes allées chez Trinteler, où nous<br />

avons rencontré les Fastrès dont le fils venait d'être tué au mur Tschoffen. Ne nous<br />

sentant pas encore là en sûreté, tous ensemble nous nous dirigeons vers la rue du<br />

Cheval Noir. François Fastrès était le dernier; il allait'tourner le coin, lorsqu'une<br />

balle allemande, partie de la direction de l'Hôtel de ville, l'atteint à la cuisse; et le<br />

pauvre vieux (il avait 68 ans) devait en mourir.<br />

Le jour tombait. II pouvait être 19 heures. Nous sommes d'abord entrées chez<br />

M. Henri Collard, huissier, puis en face chez la veuve Antoine Garitte. Nous en<br />

avons été chassées par l'incendie. Ne sachant vraiment plus où trouver un abri, nous<br />

avons voulu passer chez M me Jadot, rue des Fossés, mais, arrivées en face du « Coq<br />

d'Or », nous avons vu tomber Flore Marlier, tuée par une balle venant de la rue<br />

Grande. Nous nous sommes alors précipitées dans la maison du notaire Houyet.<br />

Certains groupes avaient cependant cru plus prudent de s'éloigner<br />

davantage du foyer d'incendie, espérant pouvoir ainsi plus facilement<br />

échapper à leurs bourreaux. De ce nombre furent M" e Binamé accompagnée<br />

de trois enfants Wasseige, les Jassogne et d'autres encore.<br />

Laissons la parole à M" e Binamé elle-même, qui va nous redire ce<br />

que fut, <strong>pour</strong> des femmes et des enfants, cette fuite à travers la montagne.<br />

N° 460. Il n'y avait pas de temps à perdre. Nous traversons le quai de Meuse et nous<br />

nous sauvons par la rue En-Rhée. J'avais d'abord l'intention d'aller nous réfugier<br />

dans les grottes de Montfat, mais tant de civils s'y trouvaient déjà cachés (2), que<br />

je crus plus prudent de gagner la campagne. Je sonne chez les Frères des Ecoles<br />

Chrétiennes, où nous pénétrons avec d'autres personnes. Au moyen d'une échelle<br />

nous escaladons le mur du jardin et nous grimpons dans la montagne. Nous étions avec<br />

les Jassogne, les Mignolet, les Maquet, M. et M me Couillard, ainsi que M ml> Jules<br />

(1) Le docteur Cassart l'a vu sortir de chez Degraux. A peine avait--il dépassé le seuil, que les soldats<br />

l'ont saisi et lui ont lié les mains derrière le dos.<br />

(2) D'après le témoignage de la veuve Goffin, il y avait bien une cinquantaine de personnes cachées à<br />

Montfat, qui, le lundi, vers i5 heures, sortirent et se rendirent aux Allemands. La plupart furent envoyées<br />

dans la direction de Thynes. (Emilie Vérenne nous a fait un récit très circonstancié de tous ces faits.)

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