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documents pour servir a l'histoire

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6o<br />

remuait seulement la tête d'avant en arrière. Alors les six soldats ont tiré à leur<br />

tour sur lui <strong>pour</strong> le finir.<br />

Les autres civils qui attendaient leur tour d'exécution assistaient à cette scène<br />

et s'embrassaient <strong>pour</strong> se faire leurs adieux. Je le répète, je tremblais, car je n'avais<br />

jamais rien vu de semblable. Après ce premier homme, trois autres furent fusillés<br />

par les six soldats tirant ensemble. Enfin, ces six soldats ouvrirent une dernière fois<br />

le feu sur les neuf civils qui restaient et qui tombèrent les uns après les autres.<br />

Un officier, un capitaine, dont je n'ai jamais su le nom et qui n'était pas de<br />

mon régiment, s'est approché des victimes et a tiré une balle de revolver dans la tête<br />

de ceux qui lui semblaient encore vivants.<br />

Cette scène a duré environ un quart d'heure.<br />

Les six soldats qui ont participé à l'exécution étaient du t o3 e régiment saxon ( 1 ) ».<br />

§ 3. — A la « Papeterie ».<br />

« Dans sa marche en avant sur Leffe, le 2 e bataillon arriva auprès<br />

d'un moulin ou fabrique (2) ». C'est ainsi que s'exprime le major Frânzel.<br />

Le commandant du bataillon, le lieutenant colonel Koch, donne à l'usine<br />

le nom sous lequel elle est ordinairement désignée dans le pays, la<br />

« Papeterie » (fig. 4). C'est une ancienne construction où, peu de temps<br />

encore avant la guerre, était installée une scierie mue par l'eau du<br />

ruisseau. Autour de cette fabrique, propriété de M. Ravet, s'élevaient<br />

quelques habitations, occupées en 1914 par une douzaine de ménages<br />

presque tous parents entre eux.<br />

Cette « Papeterie » a hanté l'imagination des officiers allemands, car<br />

dans tous leurs rapports ils en parlent comme s'il s'agissait d'une forteresse<br />

inexpugnable défendue par un grand nombre de francs-tireurs.<br />

A en croire le major Frânzel, c'est la 9 e compagnie qui était en tête<br />

du régiment (3) et qui accueillie par un feu violent partant de la fabrique<br />

la prit d'assaut. Elle fut minutieusement fouillée, et cette perquisition<br />

aurait fait découvrir seulement 20 hommes; naturellement, ceux-ci sont<br />

fusillés par ordre du commandant du régiment (4). Mais tout le monde<br />

veut avoir eu l'honneur d'avoir fait l'assaut de cette légendaire fabrique,<br />

et cette fois ce sont les chasseurs de Marbourg, qui y perquisitionnent et<br />

y fusillent dans la cour encore une vingtaine d'hommes. C'est le capitaine<br />

(1) Livre Gris belge, p. 261. — La déposition du soldat Willy Materne concorde avec celle de Frits<br />

Schlechte, soldat à la 11 e compagnie du I. R. io3 e qui donne comme détail complémentaire que c'est le capitaine<br />

de la i re compagnie qui avait donné ordre de les fusiller isolément. Lorsque le colonel s'en aperçut, il fit<br />

fusiller en bloc les dix derniers. (Livre Gris belge, p. 256.)<br />

(2) Livre blanc Annexe 25.<br />

(3J D'après l'annexe 3i, ce serait la 8 e compagnie qui était en avant, suivie de la 6 e .<br />

(4) Annexe 25.

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