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documents pour servir a l'histoire

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2/8<br />

Le lendemain des massacres, ils firent creuser par des civils prisonniers,<br />

dont plusieurs étaient des « escapes » de la fusillade, une grande<br />

fosse dans la propriété Bourdon, au Rocher Bayard : ils y firent déposer<br />

les soixante dix-sept victimes de la veille. D'autres furent enterrées<br />

derrière la prison, (fig. 200;.<br />

Le mardi, l'autorité militaire fit faire deux immenses fosses dans le<br />

jardin de M. Tschoffen (fig. 116 et 117) et on y jeta pêle-mêle cent<br />

dix-huit cadavres relevés dans les environs. On inhuma sur place, près de<br />

la forge Bouille, les dix-neuf civils qui y furent massacrés.<br />

On creusa des fosses communes dans le jardin Laurent, à Saint-<br />

Pierre, dans le jardin Servais (fig. 201), Place de l'Abbaye, dans la cour<br />

des Soeurs et dans les jardins Adam et Gaudinne aux Fonds de Leffe.<br />

De nombreux cadavres isolés furent enterrés sur place.<br />

On procéda de même à Neffe. Mais ici les victimes de l'aqueduc<br />

furent carbonisées. Ce procédé barbare, sur l'ordre des Allemands, fut<br />

employé à d'autres endroits encore, comme il a été dit au cours du récit.<br />

Victor Piette, de Leffe, un des civils réquisitionnés comme fossoyeur<br />

nous a fait un récit dont nous extrayons le passage suivant :<br />

N" 5o5, J'étais prisonnier à l'école régimentaire. Le lundi, vers midi, on nous a conduits<br />

à une vingtaine dans le jardin Servais (fig. 8), situé en face de l'abbaye. Nous avons<br />

dû y creuser trois grandes fosses. La première achevée, les soldats m'y ont fait<br />

descendre <strong>pour</strong> y ranger les cadavres. Le troisième qu'on me présente est celui de<br />

mon père. J'ai failli tomber, mais dix fusils braqués sur moi me firent continuer ma<br />

besogne. J'ai dû ainsi ranger plus de vingt personnes de ma famille! Pendant tout<br />

ce temps, on nous défendit d'aller boire à la fontaine, et nous dûmes étancher notre<br />

soif brûlante avec l'eau des gouttières.<br />

La plupart de ces inhumations hâtives avaient été faites dans des<br />

conditions si précaires qu'elles constituaient un danger <strong>pour</strong> la salubrité<br />

publique. Le Collège échevinal s'en émut et le 10 septembre, sur la<br />

proposition du docteur Cousot, il décida d'opérer le transfert des cadavres<br />

de leurs sépultures provisoires au cimetière communal.<br />

Vu la situation où l'on se trouvait à Dinant au début de septembre 1914,<br />

trouver le bois nécessaire <strong>pour</strong> la confection dé plus de six cents<br />

cercueils et se procurer les matières pharmaceutiques indispensables <strong>pour</strong><br />

assurer l'innocuité de la douloureuse besogne, ne fut pas chose aisée.<br />

Enfin, le 23 septembre, tout était prêt, et l'on commença le travail<br />

d'exhumation; il dura plus de six semaines. Nous empruntons les<br />

détails suivants au rapport du docteur Cousot, qui dirigea l'opération.

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