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documents pour servir a l'histoire

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par les dépositions des témoins oculaires : Le dimanche, vers t8 heures, Joseph<br />

Famerée vint chercher Absil <strong>pour</strong> l'accompagner chez lui. Ils ont suivi le chemin le<br />

long du bassin. Arrivé près de la fontaine, Absil reçut une balle allemande dans le<br />

côté droit. Il entra alors dans une pièce d'avoine où il passa la nuit et la matinée du<br />

lundi. Ce jour, à i3 heures, le charretier Simon d'Awagne, réquisitionné avec son<br />

chariot par les Allemands, s'arrêta près de l'endroit où se trouvait Absil, environ<br />

à cent mètres du cimetière, et vit deux soldats allemands essayer en vain de relever<br />

le blessé. C'est alors qu'un officier arriva, et, malgré les cris du malheureux, tira<br />

son revolver et brûla la cervelle à Absil.<br />

Le groupe des habitants de Devant-Bouvignes, auquel s'était jointe<br />

le famille Thibaut, de Dinant, réfugiés chez Laffut, sont peut-être les<br />

dernières victimes, à Leffe, de la journée du 23 août. Dans un rapport<br />

circonstancié, la veuve d'Isidore Laffut, Marte Schepkens, raconte ces<br />

heures tragiques. Laissons-lui la parole.<br />

N° 422. Rapport de Marie Schepkens, veuve d'Isidore Laffut.<br />

Nous habitons sur la rive droite de la Meuse, dans la section appelée Devant--<br />

Bouvignes, et qui fait partie de la commune du même nom, quoique nous soyons<br />

rattachés à la paroisse de Leffe. Notre maison est bâtie presque en face de la passerelle,<br />

communément appelée « Pont-de-Bouvignes ».<br />

Vers 17 heures, le samedi 22 août, les Français firent sauter le pont, ce qui occasionna<br />

d'assez grands dégâts dans le voisinage. Tous les carreaux étaient cassés et<br />

certaines maisons fort endommagées. Celle de Pierre Poncelet l'était tout particulièrement<br />

: le toit avait été complètement démoli et ce fut miracle que personne ne<br />

fût tué.<br />

Toute la famille Poncelet vint se réfugier chez nous. Nous avions, dans le<br />

rocher, une espèce de cave qui semblait offrir un abri sûr. Dès le samedi soir, nous<br />

y étions cachés à dix-sept : mon mari, Isidore Laffut (fig. 66), ma mère, mes deux<br />

enfants, une fille de 12 ans et un garçon de 5 ans et moi; mon beau-frère Théodule<br />

Lenain (fig. 67), sa femme et leur fils, Emile (fig. 68); mon neveu, Edmond Thibaut<br />

(fig. 69) (1) avec sa mère, dont le mari était soldat français; notre voisin, Pierre<br />

Poncelet, sa femme, Laure Pierroux, et leurs deux enfants, et un autre voisin, Jules<br />

Delvigne, avec sa femme, Arsène Marette, et leur fils, âgé de 12 ans (2). Il y avait<br />

donc, parmi nous, six hommes qui devaient tous tomber le lendemain soir sous les<br />

balles des Allemands. Mais n'anticipons pas.<br />

De notre asile, nous avons entendu, pendant toute la journée du 23, la bataille<br />

faire rage, mais sans nous rendre compte de la situation. Notre maison était trop<br />

exposée au feu des Français <strong>pour</strong> que l'ennemi osât s'y aventurer de bonne heure.<br />

(t) Edmond Thibaut ne figure pas sur la liste des fusillés de Devant-Bouvignes, parce qu'il était domicilié<br />

à Dînant.<br />

(a) Nous avons les dépositions de la veuve Delvigne et de la veuve Poncelet, qui concordent en tous points<br />

avec celle de la veuve d'Isidore Laffut.<br />

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