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documents pour servir a l'histoire

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qui vit perpétrer le meurtre de son père ; il fut bien près, lui aussi,<br />

d'être tué.<br />

N° 464. Nous nous étions cachés, le dimanche 23 août, dans des terrasses, derrière<br />

notre maison (fig. 2i3, n° 21). Vers 17 heures, voyant les Allemands avancer vers le<br />

Rocher Bayard, je suis descendu avec mon père dans la cuisine <strong>pour</strong> y déposer sur<br />

la table un pain et du beurre, afin que les soldats ne bouleversent pas tout en<br />

entrant. Soudain, tandis que nous étions dans le corridor, un Allemand enfonce<br />

la porte, entre dans la maison et, nous voyant, dit à mon père en français : « Vieille<br />

rosse, quelqu'un est caché ici ». Mon père, en levant les bras, l'invite à visiter<br />

la maison, mais il n'a pas le temps d'achever sa phrase, qu'une balle l'a déjà étendu<br />

raide mort. Voyant cela, je monte l'escalier et l'assassin de mon père voulant<br />

m'atteindre lance dans ma direction sa baïonnette qui s'enfonce dans les planches<br />

qui forment la cage d'escalier. Je m'enfuis dans le jardin où je retrouve ma mère<br />

à qui je dois avouer la triste réalité. Dans la soirée, voyant l'incendie du quartier<br />

se rapprocher toujours davantage de notre demeure, je descendis <strong>pour</strong> traîner tant<br />

bien que mal le cadavre de mon pauvre père dans la cour afin qu'il ne fût pas<br />

carbonisé. Nous avons pu l'enterrer le jeudi suivant.<br />

§11. — Les « escapes ».<br />

Tout pénible que soit un pareil récit, il nous faut revenir encore<br />

une fois auprès des victimes tombées le long du mur Tschoffen <strong>pour</strong><br />

assister à la douloureuse agonie de plusieurs d'entre elles et voir<br />

comment d'autres, bien que blessées, parvinrent à s'enfuir. Le nombre<br />

des « escapes » se chiffre à trente (1).<br />

N° 465. M. Xavier Wasseige et ses deux fils (fig. 123, 124 et 125) étaient tombés non<br />

loin de moi, raconte M. Louis Drion. Le père, d'abord légèrement blessé, fut ensuite<br />

achevé (2); Jacques fut tué net; l'aîné, Pierre, avant de mourir, ne cessait de me<br />

demander avec douceur et résignation : « Mettez-moi sur mon côté gauche, mettez"<br />

moi sur mon côté droit; changea ma jambe gauche, s'il vous plaît, relevez ma jambe<br />

(1) Voici leurs noms : Louis Godart, Nestor Trembloy, Narcisse Neuret, Georges Moisse, Edgard<br />

Guillaume, Ernest Delplace, Télesphore Vigoureux, Auguste Mathieu, Léon Gillet, Jules Pierrard, Louis<br />

Drion, Paul Vanheden, Jules Sovet, François Gillain, Prosper Massart, Georges Bauduin, Charles Sorée,<br />

Marcel Dumont, Henri Georges, Gustave Lamour, Hubert Lamour, Georges Culot, Edouard Brihaye, Lelièvre.-<br />

Dorsimont, Gustave Toussaint, Charles Guillaumc-Mélot, Jean Finfe, Henri Fécherollc-Puissant, Camille<br />

Romain et Jules Charlier.<br />

.TV. B. — Jean Finfe fut retrouvé pendu dans le jardin Piedfort, et Henri Fécherolle-Puissant, pendu lui<br />

aussi, dans le jardin de Mathieu Ham, Montagne de la Croix. Camille Romain et Jules Charlier furent exécutés<br />

à Leffe le mercredi. Charles Guillaume-Mélot fut tué sur le plateau d'Herbuchenne le z5.<br />

(z) Georges Moisse, lui aussi, tombé près de M. Wasseige l'entendit dire à ses compagnons après la<br />

grande fusillade : ( < Ne bouges pas ». « Quelque temps après, ajoute Moisse, un officier a tiré sur M. Wasseige.<br />

Il a été atteint à la tête et est tombé sur moi. C'était fini. »<br />

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