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documents pour servir a l'histoire

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Vers 14 heures, nous entendons les Allemands pénétrer dans la maison .<br />

Aussitôt après, nous sentons une acre odeur de brûlé et nous apercevons de la<br />

fumée. Ils avaient mis le feu à la maison. Aidé d'Alphonse Herman, je parviens à<br />

éteindre l'incendie au moyen de tuyaux en caoutchouc adaptés à la prise d'eau.<br />

Mais cette fois, au lieu de remonter dans le grenier, où nous ne nous sentons plus<br />

en sécurité, nous allons nous réfugier dans un trou à porcs qui se trouve sur la<br />

première terrasse.<br />

Les Allemands rentrent dans la maison et, furieux sans doute de voir l'incendie<br />

éteint, ils mettent de nouveau le feu à l'immeuble. Une fois encore, nous aussi,<br />

nous parvenons à l'éteindre, mais en voulant retourner dans notre réduit, nous<br />

sommes aperçus et les balles pleuvent tout autour de nous. L'une d'elles frappe à la<br />

tête Alphonse Herman qui tombe <strong>pour</strong> ne plus se relever. Je me laisse aussi choir<br />

sur le fumier et je demeure ainsi immobile jusqu'au soir, faisant le mort. De la<br />

place où je me trouvais, je voyais des soldats à la citadelle, munis de jumelles<br />

qu'ils braquaient sur moi, prêts à tirer si je faisais un mouvement. Le feu<br />

fut mis une troisième fois à notre maison, et, <strong>pour</strong> le coup, avec succès. Puis<br />

ce fut le tour de la maison Lemineur-Lenel, que nous avions réussi à préserver<br />

l'avant-veille ; en un mot, ce fut l'incendie systématique de ce qui était resté de la<br />

rue Saint-Jacques.<br />

Le soir, à la faveur de l'obscurité, nous sommes montés sur la seconde terrasse<br />

et nous y sommes restés cachés dans une autre porcherie, jusqu'au jeudi suivant,<br />

n'ayant <strong>pour</strong> nous désaltérer que l'eau amassée dans le bac des porcs, que nous<br />

filtrions au moyen de nos mouchoirs de poche.<br />

Le meurtre d'Augusle Colin, qui habitait la rue Saint-Jacques, bien<br />

que n'ayant pas été perpétré en cet endroit, trouve cependant naturellement<br />

sa place ici et nous en empruntons le récit au rapport de l'épouse<br />

Colin, Sophie Nihoul.<br />

N° 436. Nous habitions, mon mari et moi, le premier étage d'une maison de la rue<br />

Saint-Jacques. Nous en fûmes chassés le vendredi soir par l'incendie, et le lender<br />

main nous nous réfugiâmes chez M me Edmond Marchai, rue En-Rhée.<br />

Le dimanche soir, mon mari et moi, nous décidons de revenir chez nous rue<br />

Saint-Jacques, pensant que nous serions plus en sécurité dans un quartier déjà<br />

éprouvé.<br />

Sur la place, en face de la Collégiale, les maisons ne brûlaient pas; mais, constatant<br />

que la rue Sax est en feu, nous descendons l'escalier du pont et nous longeons la<br />

Meuse. Arrivés près de l'abattoir, nous voyons des ombres remuer et nous entendons<br />

des coups de feu. Je suis atteinte, et j'ai une partie de la main gauche emportée.<br />

Je vois alors mon mari, Auguste Colin, lever les mains, trébucher et tomber<br />

à l'eau.<br />

Je me suis aussitôt rendue à l'Hôtel des Familles où l'on m'a soignée. Le<br />

lendemain, lundi, j'ai été faite prisonnière et conduite chez les Pères Blancs. En<br />

traversant la place, je vis que les maisons ne brûlaient pas encore et je me rappelle<br />

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