19.07.2013 Views

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Et voici enfin le dernier acte de ce drame, tel qu'il ressort du récit<br />

fait par la Sœur Supérieure des Religieuses de la Doctrine Chrétienne<br />

de Leffe :<br />

N" 1 415. En voyant le Père Marcel traverser notre cour (fig. 210, n° 9) en compagnie de<br />

tous les prisonniers, je crus qu'il avait été appelé par les Allemands <strong>pour</strong> exercer<br />

son ministère auprès de nouvelles victimes. Je ne pus en voir davantage, car les soldats<br />

nous forcèrent, mes consoeurs et moi, à rentrer dans le couvent. Quelque temps<br />

après, nous entendîmes une vive fusillade. Le lendemain, un soldat se vantant<br />

d'avoir tué beaucoup de civils, nous fit sortir <strong>pour</strong> présenter à nos regards l'horrible<br />

spectacle de huit corps raidis, qui avaient gardé sur leurs visages l'expression d'une<br />

épouvante sans pareille.<br />

Nous venons de voir les événements qui se sont déroulés dans le<br />

jardin de M. l'avocat Hector Adam. Ce nom doit retenir notre attention,<br />

car c'est le seul qui soit cité dans toute l'enquête allemande au sujet<br />

de Dinant (t).<br />

jao ..g Dans sa déposition, le témoin Arthur Otto Hund prétend avoir vu le fils de<br />

l'avocat Adam, âgé de 12 ans environ, faire feu sur lui et deux de ses camarades<br />

au moyen d'un revolver. Les deux camarades furent blessés.<br />

Ce témoignage paraît si important aux yeux de l'autorité allemande, que le<br />

réserviste Hund est soumis à un second interrogatoire, et, après avoir confirmé sa<br />

première déposition, il ajoute : « Je fus envoyé avec deux camarades dans la maison<br />

<strong>pour</strong> voir si elle était vide, en vue d'y installer une ambulance. On fit feu sur nous<br />

du fond du jardin. En nous dirigeant vers l'endroit d'où partaient les coups de feu,<br />

nous trouvâmes sous un arbuste, un garçon d'environ douze ans qui tenait un revoitver<br />

en main. L'un de mes camarades fut mortellement blessé par les coups de feu,<br />

l'autre légèrement. Le gamin a été fusillé sur place par un des camarades qui était<br />

survenu entre-'temps. Au moyen de photographies trouvées dans l'habitation, nous<br />

reconnûmes que c'était le fils de la maison ».<br />

Les détails sont si précis, que le plus sceptique n'y trouverait rien à redire. Et<br />

cependant rarement mensonge fut plus facile à démasquer.<br />

Tout d'abord il est à remarquer que M. l'avocat Adam et sa famille avait fui<br />

sa demeure le soir même du t5 août, après la bataille et s'était réfugié avec les<br />

siens chez son beau'-ftls Georges Cousot, place Patenier. Le samedi, 22 août, avant<br />

midi, les deux familles passent l'eau et se rendent à l'Institut hydrothérapique (2.).<br />

(1) Livre Blanc, annexe 62.<br />

(2) M. Hector Adam, le père, fut pris par les Allemands près du passage à niveau de Bouvignes, le soir<br />

même du 23 août et conduit avec d'autres civils dans la maison de la veuve Poncelet. Le nom de l'avocat Adam<br />

figure au verso du passeport délivré à M. Mûhlen (fig. 190). M.. Georges Cousot a été ramassé à Neffe, le<br />

lundi, et conduit à Cassel. Quant à M. Frans Adam, il était resté à l'Institut, caché dans un aqueduc. Il se<br />

rendit quelques jours après à Yvoir. Ayant appris que les Allemands le recherchaient, il ne rentra à Dinant<br />

que plusieurs mois plus tard-<br />

79

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!