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documents pour servir a l'histoire

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isant à coups de crosse de fusil et de hache les portes* des maisons qui ne<br />

s'ouvraient pas immédiatement ; les habitants, les mains levées (même des enfants),<br />

furent rassemblés en face des maisons Bailly, Lejeune, etc.<br />

L'officier, qui commandait la troupe, nous fit avancer dans la direction des<br />

Rivages entre deux files de soldats. Lorsque nous approchâmes de l'extrémité du<br />

quartier, nous comprîmes que nous allions être exposés aux balles françaises. Ma<br />

femme s'écrie : « Mais ils vont nous mettre devant eux! » A quoi l'officier lui répondit<br />

: « J'ai des hommes à protéger ».<br />

Les Allemands s'étaient arrêtés derrière la carrosserie Defoy et mettaient en<br />

joue ceux des civils qui hésitaient à avancer ou voulaient s'accroupir <strong>pour</strong> se<br />

protéger derrière le mur garde-corps de la route. Nous avions à peine dépassé la<br />

carrosserie, que nous essuyâmes une volée de balles. M" e Madeleine Marsigny<br />

s'affaissa en poussant un cri : une balle lui avait traversé la tête (fig. 159) (1).<br />

Edmond Defoy et son fils Eugène avaient été également atteints (4). Ferdinand Burton<br />

fut aussi blessé (3). Nous agitâmes alors nos chapeaux et nos mouchoirs.<br />

Les Français comprirent et cessèrent le feu.<br />

Après un temps assez long, on nous fit rebrousser chemin et on nous conduisit<br />

à la prison.<br />

Il n'était pas loin de 9 heures quand les deux groupes de prisonniers,<br />

dont il a été question jusqu'à présent, firent leur entrée dans la prison.<br />

Le Directeur, M. Bozet, va nous raconter ce qui s'y passait :<br />

N°44Î. Tous les membres du personnel étaient à la prison avec leurs familles : le<br />

comptable et les quatre geôliers. A 7 heures, M. l'aumônier (4) a dit la messe au<br />

milieu du bruit de la bataille.<br />

Peu de temps après, venant de chez M. Drion (5), cinq hommes du régiment<br />

n° 100, dont un sous-officier, ont sonné à la porte principale. « Prison! » leur ai-je<br />

dit (6). En ce moment, un groupe de civils traversait la Place, paraissant se rendre<br />

(1) Les parents furent autorisés à transporter la jeune fille blessée dans la maison du D r Baivier, rue<br />

Courte Saintr-Roch, où se trouvait un médecin allemand. Celui-ci refusa de la soigner sous prétexte qu'il devait<br />

d'abord prodiguer ses soins aux soldats blessés par les francs-tireurs belges ! Néanmoins, le Livre 'Blanc<br />

(annexe 7) a l'audace de dire que « les habitants blessés furent pansés et soignés dans une maison aménagée à<br />

cet effet ». — Le soir, M. et M me Marsigny transportèrent leur fille agonisante derrière la prison : ils durent<br />

l'y abandonner au moment de la panique qui suivit de près la fusillade du mur Tschoffen.<br />

(2) Les Defoy furent conduits par les Allemands dans une maison inoccupée de la rue <strong>pour</strong> y être soignés;<br />

ils s'échappèrent pendant la nuit. M me T. Dubois, revenant d'Anseremme le lundi après-midi, les trouva dans<br />

son jardin, mourant de soif. Ils avaient vu brûler leur maison et la maison Dubois.<br />

(3) Les Allemands profitèrent de la présence des civils <strong>pour</strong> faire sortir les familles Defoy et Dubois.<br />

Ferdinand Burton qui était réfugié chez Defoy, fut retenu un certain temps sur la porte. C'est sans doute la<br />

vue des soldats, qui procédaient à ces «devoirs», qui déc da les Français) postés à Neffe, à tirer; car le groupe<br />

formé par les civils n'était pas tellement compact, que les Erançais n'auraient pu atteindre leur but. — Cependant<br />

Eerdinand Burton croit que c'est un Allemand qui l'a blessé.<br />

(4) M. l'abbé Jouve, curé de Sainte-Paul.<br />

(s) M. Louis Drion fut laissé chez lui le matin. Il fut pris vers t5 heures et conduit chez Bouille.<br />

(6) M. Bozet s'était fait acccompagner de sa femme, qui est Allemande.<br />

i3ç

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