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documents pour servir a l'histoire

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a65<br />

Le soir, le même lieutenant vint nous lire les conditions de notre détention<br />

à Marche :<br />

i° Les trente-trois ecclésiastiques sont prisonniers de guerre sur parole;<br />

2° Ils sont au secret et ne peuvent ni sortir, ni correspondre avec le<br />

dehors;<br />

3° Ils sont sous la garde et la responsabilité du supérieur du couvent des<br />

Carmes;<br />

4° Un appel sera fait chaque jour.<br />

L'évêque de Namur. mis au courant de notre captivité, intervint auprès des<br />

autorités supérieures allemandes. Il en résulta une enquête : un officier vint<br />

à Marche, interrogea cinq des détenus et avoua « qu'on ne savait pas <strong>pour</strong>quoi<br />

nous étions prisonniers, par suite de l'absence de tout procès-verbal concernant<br />

les faits accomplis àDinant les 23 et 24 août ». « Les officiers qui ont opéré à Dinant,<br />

ajouta-t-il, n'ont laissé aucune pièce réglementaire. » Quel aveu !<br />

Quelques jours après l'enquête, le général von Longchamps, gouverneur militaire<br />

de Namur, accompagné de trois officiers, vint nous dire en personne, que<br />

notre parfaite innocence avait été reconnue et qu'on regrettait les mauvais traitements<br />

qu'on nous avait infligés. Il nous déclara libres et nous permit de retourner<br />

à Dinant.<br />

Dans quel état ne devions-nous pas retrouver notre chère abbaye ! Tout avait<br />

été pillé et saccagé. Le tabernacle fracturé et enlevé de l'autel gisait dans la cour,<br />

avec le ciboire bosselé à côté. Les vases sacrés les plus précieux avaient été brûlés<br />

dans la fabrique de Leffe où M. Himmer les avait cachés dans la laine. Les reliques<br />

avaient été arrachées des médaillons et jetées à terre. Les croix pectorales et les<br />

anneaux du Père Abbé avaient disparu. Les linges sacrés et beaucoup d'ornements<br />

sacerdotaux avaient été déchirés, privés de leurs orfrois, piétines et surtout couverts<br />

d'ordures. Une des plus riches dalmatiques a été retrouvée à Mariembourg, où un<br />

soldat l'avait emportée.<br />

Quelques jours avant notre retour, des soldats sont venus enlever les<br />

quelques costumes religieux que leurs camarades avaient laissés, et l'on a vu se<br />

promener en ville des soldats, et même des officiers, affublés de nos soutanes<br />

blanches. Le commandant militaire de Dinant, Beeger, établi dans la maison de<br />

M. Georges Henry, se faisait <strong>servir</strong> à table par une ordonnance revêtue de la robe<br />

des Prémontrés!<br />

Enfin, le 29 décembre «914, l'autorité supérieure militaire de Namur<br />

nous a fait remettre un certificat qui est, à la fois, la reconnaissance de notre<br />

innocence et l'aveu solennel de l'injustice de tous les mauvais traitements qu'on<br />

nous a fait subir.<br />

En voici la traduction littérale :<br />

« Il est affirmé, par la présente, aux religieux de l'ordre norbertin de l'abbaye<br />

de Leffe, ci-dessous nommés, que leur conduite à l'égard de nos troupes au commencement<br />

de la campagne a été tout-à-fait irréprochable et qu'une suspicion

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