documents pour servir a l'histoire

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lui avaient été donnés par son commandant de bataillon (Major Koch) » ;
il ajoute que, rencontrant le commandant de brigade (le général-major
Morgenstern Dôring) celui-ci lui « enjoignit d'être impitoyable » (i).
Mais lorsqu'à son tour le major Frânzel, commandant du z e bataillon du
R. I. n° 178, fait son rapport (z), il a soin d'ajouter que « les civils
de sexe masculin coupables furent fusillés sur l'ordre du commandant
du régiment, le colonel von Revter ». Enfin le dimanche soir, toujours
à la recherche des coupables, le capitaine Wilke rencontre le général
de division Edler von der Planitz « qui lui intime derechef l'ordre
d'agir sans le moindre égard contre ces fanatiques francs-tireurs et
d'user des moyens les plus énergiques » (3).
* *
Donc le dimanche 23 août, de grand matin, le z e bataillon du 178 e
s'avance par les méandres de la vallée, car c'est lui qui a reçu, en
premier lieu, l'ordre d'occuper Leffe (4). Près de l'avant-garde se
trouve à la fois et l'état-major du régiment et celui du 3 e bataillon.
§ t. — assassinat de Désiré Grandjean.
En descendant la route des Fonds de Leffe, à un coude très prononcé de
la vallée, on laisse à gauche le château de Chession habité en 1914 par
M rae Bouché. Pendant la journée du 2.3, comme déjà les jours précédents,
la propriété fut envahie par les troupes allemandes, mais celles-ci ne s'y
adonnèrent à aucun excès.
Un peu plus loin, à droite cette fois de la route, se trouve une modeste
petite ferme, exploitée par la famille Jacquet. Depuis les événements du i5 août
les Berthulot s'y étaient réfugiés.
Le dimanche matin, 2.3 août, ils ne furent guère molestés, mais l'après-midi
les hommes arrêtés furent conduits dans la prairie de M. Capelle où on
les fusilla. (Voir rapport n° 400.)
Presque en face de la scierie Berthulot, au n° 176 des Fonds de Leffe,
habite Charles Sorée, qui y tient une buvette connue sous le nom de Café
Charlemagne. Après avoir été forcé de débiter des boissons aux Allemands le
i5 août, Sorée, accompagné de sa femme, avait quitté sa demeure le lendemain
et s'était réfugié dans le centre de la ville, rue Saint-Roch, chez son beau'-frère
(1) Annexe z6. « ...der mich nochmals einschârfte, rùcksichtslos vorsugehen. »
(2) Annexe 3o.
(3) Annexe 26.
(4) Annexe 3Q.